Auteur : Daniel MISONNE.
 
Tome 6 - Colonne 548
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Titre de l'article : GODEFROID D’ADMONT, bénédictin, † 1165.
Début de l'article :
— Godefroid fut moine à l'abbaye Saint-Georges de la Forêt-Noire et abbé d'Admont (en Styrie, Autriche), en 1138. Il y introduisit la réforme d'Hirsau. Il reconstruisit le monastère après l'incendie de 1152. Il favorisa considérablement l'activité intellectuelle dans son abbaye. Il était lié d'amitié avec Gerhoch de 549 Reichersberg, qui lui dédia son écrit « Contra duas haereses ». On doit à Godefroid près de deux cents homélies, un Liber de benedictionibus Jacob patriarchae, un Liber de decem oneribus Isaïae et une Epistola ad O. monachum. « On y trouve, écrit Jean Leclercq (La spiritualité du moyen âge, Paris, 1961, p. 216), d'excellentes formules sur la contemplation (PL 174, 91d, 218, 422-423, etc), sur la lecture, la méditation et l'oraison (388-389), sur le Sacré-Coeur de Jésus comme source de lumière pour interpréter l'Écriture (339). A chaque page on discerne l'influence de saint Grégoire le Grand ». A tout prendre, ces oeuvres ne présentent guère d'originalité ; dans ses homélies sur la Vierge Marie, toutefois, il ne manque ni de profondeur ni d'audace. Le thème principal de sa théologie est le rôle capital que tient la Vierge dans l'économie du salut. A plusieurs reprises, il proclame Marie médiatrice nécessaire entre le Christ et les membres de son Église, médiatrice non plus seulement dans le passé sur terre, mais actuellement au ciel. Cette médiation est fondée sur la maternité divine librement acceptée et sur la maternité spirituelle qui en découle. Godefroid affirme nettement l'association très étroite de Marie avec le Christ dans l'oeuvre objective de la Rédemption. Il attribue à la compassion de la Vierge une efficacité sotériologique. Cette association unique fait de Marie l'épouse du Christ, Sponsa Christi ; aussi les paroles du Cantique, qui chantent la dilection réciproque de l'époux et de l'épouse, doivent-elles s'entendre avant tout (specialius) de Marie plus encore que de l'Église. Comme l'incarnation du Verbe dans le sein de Marie est le fondement du christianisme, cette pensée fait dire à Godefroid : « La Vierge est le fondement même que Dieu le Père a posé, et sur lequel il a...

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