Auteur : Aimé SOLIGNAC.
 
Tome 15 - Colonne 52
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Titre de l'article : TATIEN, apologiste, 2e siècle.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. L'Oratio ad graecos et autres écrits perdus. — 3. Le Diatessaron.
1. VIE.
— Les informations sur la vie de Tatien proviennent de son oeuvre et de plusieurs témoignages anciens ; elles restent incomplètes et souvent incertaines. Dans la conclusion de l'Oratio ad Graecos, Tatien se présente lui-même comme « né dans la terre des Assyriens (c'est-à-dire au-delà de l'Euphrate), instruit d'abord selon vos doctrines, ensuite selon celles que je proclame maintenant » (ch. 42). On ignore la date de sa naissance, sans doute dans le premier quart du 2e siècle, ainsi que les écoles où il reçut sa première formation (Édesse ? Séleucie ?). Son oeuvre révèle en tout cas une bonne connaissance des auteurs de l'antiquité grecque, même si son érudition reste livresque et s'il n'a pas lu forcément tous les écrits dont il parle. Il dit avoir été « initié aux mystères » et avoir examiné « toutes sortes de rites religieux », avant de « tomber sur des écrits barbares » (= chrétiens) qui l'ont amené à la conversion (ch. 29). Venu à Rome après avoir beaucoup voyagé, Tatien se mit à l'école du « très admirable Justin » (ch. 18) et fut mêlé au conflit avec Crescens (ch. 19). Après le martyre de Justin (vers 165 ; cf. DS, t. 8, col. 1640-47), il s'éloigna peu à peu de l'Église, soit à Rome, soit en Asie. Eusèbe le présente comme le fondateur de la secte des Encratites, qui prônait l'interdiction du mariage, l'abstinence de viande et de vin et, au plan doctrinal, suivait des tendances marcionites et gnostiques. De retour en Asie, Tatien exerça, selon Épiphane, une activité missionnaire dans les régions de Syrie, de Pisidie et de Cilicie ; il semble qu'il ne fut pas alors considéré comme hérétique : les tendances encratiques étaient fort répandues dans ces régions, probablement même avant le christianisme. On ignore la date de sa mort. Cf. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique = HE IV, 29, 1-5, citant Irénée, Adversus haereses I, 28, 1 (cf. III, 23, 8, où Irénée l'accuse de nier le salut d'Adam). — Épiphane, Panarion, haer. 46. — DS, art. Encratisme, t. 4, col....

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