— Né en 1594 à Löbau (Lubawa), en Prusse occidentale (actuellement Pologne), Kaspar Tausch est entré dans la Compagnie de Jésus en 1613, dans la province autrichienne. Il fut affecté après 1626 à la province de Bohême, fondée en 1623. A Vienne et à Prague, Tausch enseigna les humanités. Il fut reçu docteur en théologie en 1629 et prononça ses voeux solennels en 1630. Il participa aux missions des Jésuites dans le comté de Glatz en 1628-1630 en vue de le ramener au catholicisme. Ensuite il enseigna la théologie « moralem et speculativam » et donna des cours d'Écriture sainte à Olmutz au moins pendant quatre ans ; au cours de ces années il est doyen et chancelier de l'université de la ville 80 (Guilhermy écrit qu'il fut aussi chancelier de celle de Prague). Enfin, il fut instructeur du Troisième an à Krumau (Bohême) pendant cinq ans. Il mourut à Prague le 26 juillet 1645 (d'après les sources ; Sommervogel écrit 1646, probablement par erreur). D'après les historiens jésuites, Tausch possédait un réel talent spirituel et théologique. En accord avec les supérieurs, il travailla, y compris par la plume, à approfondir la vie spirituelle dans sa province et laissa à celle-ci l'exemple d'une vie austère, obéissante et pénitente. Il a laissé trois ouvrages : Fontes Salvatoris e quibus viae purgativae, illuminativae, unitivae saluberrima fluenta dimanant (Anvers, 1643 ; Munich, 1659, 440 p. in-12°) ; — De SS. Matre dolorosa libri tres (Cologne, 1645, 840 p. in-12° + table) ; — Sapientia Christi, id est altissima humilitas… in qua quaeritur utrum quis prudenter et pie possit sese judicare omnium quorumcumque peccatorum pessimum (Prague, sd = 1658, 533 p. in-12° + table ; Munich, 1659). Tausch s'appuie beaucoup sur la Bible, mais aussi sur les Pères du désert et sur la grande tradition spirituelle jusqu'aux spirituels de son Ordre. Le style et l'organisation des ouvrages se ressentent de l'enseignement de la théologie : Tausch présente ses thèses, les discute et les prouve. C'est dire que la lecture de ses oeuvres est un exercice d'ascèse. Mais aux thèses et à leurs corollaires il ajoute des pratiques. Les Fontes Salvatoris développent successivement la contrition du pécheur et ses sentiments intérieurs, la manière...

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