— Le terme « témoignage » comporte plusieurs acceptions étroitement liées. Au sens fondamental et empirique, le témoin est celui qui a bénéficié d'une expérience privilégiée dont il peut faire ou fait part à autrui. Le témoignage historique a pour objets des événements décisifs quant au destin de groupes humains étendus. Dans l'ordre judiciaire, la déposition des témoins, soit à charge soit à décharge, déclare des faits ; elle reçoit des enjeux de l'action et surtout du serment qui la précède une solennité particulière. Le témoignage de moralité porte non pas sur des faits, mais sur l'honnêteté, les mérites de quelqu'un. On peut appeler témoignage spirituel celui qui, au-delà de tous événements, rend hommage à des valeurs morales ou religieuses. L'attestation croyante est de ce type. Les mots témoin, témoignage, témoigner sont devenus, depuis quelques décennies, d'un usage quotidien dans les milieux chrétiens. L'influence de la philosophie existentielle et du personnalisme, d'une part, l'apostolat organisé, l'enseignement du concile Vatican II, de l'autre, ont avivé dans la conscience chrétienne le souci d'un foi témoignante. Communautés diverses, mouvements, prédication, catéchèse ne cessent d'utiliser les termes précités. Puisque le témoignage est une valeur biblique fondamentale, c'est avant tout dans les sources scripturaires que la spiritualité chrétienne du témoignage doit chercher son principe et son aliment. — 1. L'Écriture. — 2. Dans la vie de l'Église.

1. L'Écriture.

1° LE TÉMOIGNAGE DE L'UNIVERS.

— L'un et l'autre Testament font état du témoignage que l'univers rend à son Créateur : Ps. 8 ; 19 (18), 2-7 ; 104 (103) ; Sag. 13, 1-9 ; Actes 14, 15-17 ; chants de louange 135 cosmique : Ps. 148 ; Dan. 3, 57-90. Cette attestation muette des créatures inanimées est universelle dans l'espace mais aussi dans le temps ; elle constitue, depuis les origines du monde, une sorte de « tradition cosmique » refusée des seuls...

[...]