Auteur : Simon LÉGASSE.
 
Tome 15 - Colonne 193
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Titre de l'article : TENTATION.
Début de l'article :
I. Dans la Bible. — II. La tentation messianique dans le Nouveau Testament. — III. Les Pères et les premiers moines. — IV. Du moyen âge au 20e siècle. — V. Psychologie de la tentation.
I. DANS LA BIBLE
1. L'Ancien Testament.
1° TERMINOLOGIE.
— En français le mot « tentation » est généralement empreint d'une nuance morale et négative (Dictionnaire de Robert : « ce qui porte à enfreindre une loi religieuse, morale ; impulsion qui pousse au péché, au mal en éveillant le désir »). Il en va différemment du verbe « tenter » qui, dans la ligne de son étymologie latine, déborde souvent cette nuance particulière pour exprimer l'idée neutre et fondamentale d'« essayer » (comme dans « tenter une opération », « tenter le tout pour le tout »). C'est ce même sens de base qui affecte certains verbes de la Bible hébraïque tels que bahan, nissah, éprouver, tester ; haqar, examiner, scruter ; çaraf, liquéfier un métal pour éprouver sa qualité, d'où, au moral, explorer, éprouver. Mais à la différence 194 du verbe français, ces verbes n'interviennent jamais pour signifier « inciter au mal ». Il n'existe pas non plus, en hébreu biblique, de substantif pour « tentation », au sens indiqué plus haut. Le vocabulaire correspondant des Septante écarte pareillement toute idée d'inciter au mal, qu'il s'agisse de peirazein ou peirân (toujours pour nissah) (cf. S. Lyonnet, dans Biblica, t. 39, 1958, p. 28-31), de dokimazein (surtout pour bahan), de pyroûn (surtout pour çaraf) ou de quelques autres. De même pour le substantif peirasmos qui, dans la Bible grecque, n'a jamais le sens de sollicitation au péché. Cela est à noter d'emblée, vu l'usage de peirazein et de peirasmos dans le N.T. Mais si l'on sort du cercle...

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