Auteur : Jean-Paul BESSE.
 
Tome 15 - Colonne 664
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Titre de l'article : THÉRÈSE DE SAINT-AUGUSTIN, carmélite déchaussée, 1737-1787.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Spiritualité et oeuvres.
1. VIE.
— Née à Versailles le 15 juillet 1737, Louise de France était la huitième fille (« Madame dernière ») de Louis XV et de Marie Leszczynska. D'un caractère affirmé, elle fut élevée avec ses soeurs Victoire, Sophie et Félicité à l'abbaye de Fontevrault par Mme de Soulanges, sous l'abbatiat de Louise-Françoise de Rochechouart, moniale de grande valeur, et de Louise-Claire de Montmorin de Saint-Hérem. 665 Rentrée à quatorze ans à la cour, elle assista le 7 octobre 1751 à la prise d'habit de la jeune comtesse de Rupelmonde au carmel de Paris et décida de l'imiter : « Sans son exemple, je n'aurais jamais pensé à me consacrer à Dieu… Ce fut sa cérémonie de prise d'habit qui me frappa, et si fort, que ma vocation n'a jamais varié » (Lettre sur la mort de soeur Thaïs). Louise vécut désormais à Versailles d'une intense vie intérieure, au coeur de la « cour sainte » formée par la reine et attendant près de vingt ans le moment propice à son entrée en religion. Sa mère, qui fréquentait avec assiduité le Carmel et la Visitation de Compiègne, l'avait familiarisée avec la vie conventuelle. Sa mort, en 1768, décida Louise à mettre son voeu à exécution. L'archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, fut son intermédiaire auprès du roi qui, après un délai de quinze jours, lui donna son consentement. Elle entra le mercredi saint 11 avril 1770 au carmel de Saint-Denis, fondé en 1625 par Bérulle, et appelé la « trappe du carmel » pour son austérité et sa pauvreté ; cette pauvreté avait conduit la prieure à promettre un oratoire au Très-Saint Coeur de Marie si l'envoi providentiel d'une postulante fortunée sauvait le monastère de la saisie. Cette entrée provoqua l'émotion de la cour, l'intérêt de l'opinion européenne et la dérision des « philosophes ». Clément XIV fut représenté par le nonce Bernardin Giraud à la prise d'habit (10 septembre 1770) et à la profession (12 septembre 1771) de Mme Louise devenue Thérèse de Saint-Augustin, à laquelle la dauphine Marie-Antoinette avait donné le voile. Maîtresse des novices puis, en 1773, prieure mainte fois réélue, Thérèse se consacra à la conversion de...

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