— Né à Hereford en 1637, Thomas Traherne est le fils d'un cordonnier. Grâce à un bienfaiteur, il peut faire ses études à Brasenose College, Oxford, où il entre le 1er mars 1652. Maître ès arts, il fut ordonné prêtre dans l'Église d'Angleterre en 1660 et passa six ans comme prêtre de paroisse à Credenhill, près de Hereford. En 1667, il gagna Londres pour y être l'aumônier du Lord Gardien du Grand Sceau, tout en desservant la paroisse de Teddington ; c'est là qu'il mourut en 1674 et il y fut enterré. Traherne ne devint célèbre qu'au 20e siècle, à la suite de la découverte de son oeuvre poétique. De son vivant, il avait publié Roman Forgeries (1673), livre polémique blâmant les prétentions de l'Église de Rome. Christian Ethicks (sous-titré The Way to Blessedness) parut après sa mort (1675). Ses poèmes ne furent édités qu'en 1903 et son livre le plus célèbre, Centuries of Meditations, qu'en 1908. Traherne voit tout en Dieu, et toutes choses louant Dieu. S'il écrit des poèmes et de la théologie spirituelle, c'est essentiellement pour faire sentir et voir « toutes les oeuvres de Dieu, si brillantes et si pures ». Dans les Centuries, il écrit : « Grâce à sa bénédiction (de Dieu), je vis une vie libre et royale, comme si le monde était redevenu un Eden et bien plus encore ». Sa spiritualité est peut-être plus optimiste qu'espérante 1147 et, d'un point de vue calviniste, sa vision de l'homme ne fait pas suffisamment sa part au péché. Traherne est un héritier de la tradition du platonisme chrétien, dans lequel l'Écriture est lue à travers la spéculation platonicienne. Il cite de longs extraits de Pico de la Mirandola ; il a étudié à Oxford Platon et Aristote, Sénèque, Hermès Trismégiste, les Pères latins, Thomas d'Aquin, Marsille Ficin. C'est un homme savant, un bon lettré. Son Ethicks développe un thème familier à l'anglicanisme de l'époque des rois Charles : la beauté de la sainteté. Pour lui, la rédemption de l'homme est une vision renouvelée et vivifiante de Dieu, plus qu'une victoire sur le péché. Ceci est clair sans son poème « The Salvation » : « Longtemps avant que/ Je...

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