Auteur : Paul LAMARCHE.
 
Tome 15 - Colonne 1148
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Titre de l'article : TRANSFIGURATION DU SEIGNEUR.
Début de l'article :
— I. Les récits évangéliques. — II. Les Commentaires spirituels..
I. LES RÉCITS ÉVANGÉLIQUES
Dans les évangiles synoptiques la péricope de la Transfiguration tient une place centrale à tout point de vue, mais le revêtement théologique, particulièrement important dans ce récit, est difficile à cerner avec précision : suprême accomplissement des prophéties, théophanie plus ou moins apologétique, récit d'apparition anticipé, annonce et preuve de la Parousie ? Les thèmes s'entrecroisent, de multiples idées sont suggérées ; lesquels convient-il de privilégier ? L'intronisation messianique et la glorification ont été données par le Père à Jésus en le ressuscitant et en le faisant asseoir à sa droite ; pourquoi avoir comme anticipé ce moment en présentant le récit de la Transfiguration au milieu de la vie terrestre de Jésus ? Avant de répondre à cette question, il est important de se rappeler à quel point la christologie du Nouveau Testament prend au sérieux les transformations de Jésus : la résurrection et la glorification céleste transforment Jésus et le font entrer dans une condition nouvelle (cf. Phil. 2, 9 ; Col. 1, 19). Dans ces perspectives, quel statut et quelle valeur pouvons-nous accorder à sa vie prépascale, à son enseignement et à ses actions ? Il ne s'agit pas ici directement de se poser des questions sur la filiation réelle ou adoptive de Jésus terrestre, mais plutôt de donner valeur à son enseignement et surtout à sa marche vers la croix. S'est-il laissé entraîner à la Passion par maladresse, par illusion ? A-t-il été surpris par ses ennemis ? A-t-il simplement subi le sort tragique des hommes trop lucides et trop libres ? A-t-il prévu et accepté consciemment sa propre mort ? Pour atténuer le scandale de la croix tel que le ressentaient les premières générations chrétiennes, il était important de souligner, à l'entrée de la Passion, que Jésus s'engageait dans cette voie royale comme Fils de Dieu et comme le Prophète attendu. Une autre idée a sans doute contribué à former cette tradition : répondre au désir des premiers chrétiens de conserver parmi eux le Christ ressuscité. Ce désir et ce regret, aussi inconsistants que les paroles de Pierre (Marc 1149 9, 6 ;...

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