— I. Écriture sainte. — II. Développement dans la Tradition. — III. Trinité et vie spirituelle.

I. ÉCRITURE SAINTE

Ce que le christianisme considère comme la révélation définitive de Dieu, le mystère de la Trinité, a sa source dans l'Écriture. Celle-ci toutefois n'expose pas une doctrine de la Trinité comme telle (le terme y fait défaut), mais livre à la réflexion ultérieure de l'Église des éléments qu'il reviendra à la théologie de compléter et d'organiser. Aussi bien doit-on se garder de lire ce témoignage des origines à travers la grille conceptuelle et terminologique d'une époque et d'un milieu qui n'étaient pas ceux des premiers auteurs chrétiens si l'on veut l'approcher avec un minimum d'objectivité.

1. Ancien Testament.

— L'Ancien Testament ne saurait être exclu de considérations sur les racines de la foi trinitaire dans l'Écriture. Non qu'on y trouve l'idée d'une pluralité en Dieu : au contraire, le monothéisme israélite évolue vers une perception toujours plus grande de l'unicité divine (comparer Juges 11, 24 ; 1 Sam. 26, 19 ; 2 Rois 3, 27 et 1 Rois 18, 39 ; Isaïe 2, 8.18 ; 43, 10 ; Jér. 2, 11 ; Deut. 6, 4, etc.). Mais justement cette unicité est le présupposé absolu de la foi trinitaire ; bien plus, elle en est une composante essentielle. Le Nouveau Testament, tout en posant les bases du dogme en question, ne fera qu'assumer avec la plus extrême fermeté l'héritage d'Israël sur ce point (Marc 12, 29 ; Act. 14, 15). Par ailleurs l'Ancien Testament dessine des aspects et énonce des prédicats de Dieu qui ne laisseront pas d'influencer la foi chrétienne primitive. Unique, le vrai Dieu est aussi infiniment différent de ses créatures, il est le « tout autre », le « Saint » par définition (Isaïe 6, 3-5 ; 40, 9-31 ; Ps. 139). Or, ainsi seulement s'évalue et s'apprécie la miséricorde qu'il manifeste à son peuple et dont, au temps fixé, Jésus sera le témoin et l'instrument. Mais Dieu se...

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