Auteur : André DUVAL.
 
Tome 16 - Colonne 62
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Titre de l'article : UNTERLINDEN, monastère de dominicaines, Colmar (1232-1792).
Début de l'article :
— Parmi les soixante-quatre monastères (dont sept à Strasbourg) que Bernard Gui recense en 1304 pour la seule province dominicaine d'Allemagne (Teutonia), celui de sub tilia à Colmar (alors diocèse de Bâle) est distingué de deux autres de la même ville par la qualification de « magnum et opulentum » (Quétif-Échard, t. 1, p. X). Les deux premiers folios de l'obituaire du monastère (ms 576 de la Bibl. mun. de Colmar) en racontent les origines : « Unterlinden » (« sous les tilleuls ») est le nom de la maison où deux veuves, Agnès de Mittelheim et Agnès de Herenskeim, commencent vers 1232 de mener ensemble une vie consacrée à Dieu. Rejointes par d'autres veuves, elles ne tardent pas à s'installer dans une demeure plus spacieuse, nommée Ufmühlen, contiguë à une chapelle dédiée à saint Jean Baptiste. Conseillées dans leur projet de vie par le fr. Walter, du couvent dominicain de Strasbourg, et désireuses de vivre sous la juridiction de l'Ordre des Prêcheurs, elles entreprennent à cet effet de faire le voyage de Rome, où elles logent chez les moniales de Saint-Sixte. A leur retour, leur incorporation à l'Ordre se réalise en septembre 1245, en dépendance du couvent de Bâle. Lorsque Colmar s'entoure d'un mur d'enceinte qui situera le monastère hors la ville, les soeurs quittent Ufmühlen pour revenir à Unterlinden, dont elles entreprennent dès lors l'agrandissement. Passées en 1268 dans la diète du couvent de Fribourg, elles font appel à Albert le Grand pour la consécration de leur église, en 1269. Le frère Volmar, frère convers et architecte du monastère, dirige aussi la construction du couvent des frères, venus s'établir à Colmar en 1278. Par les prédications qu'elles entendent et transcrivent, leurs autres travaux de copie, la littérature que suscite leur propre ferveur, les soeurs d'Unterlinden sont un des nombreux points d'appui du mouvement spirituel de la mystique rhénane, auquel les rattachent leurs liens institutionnels dominicains. Du fait de l'extension de ses bâtiments et de ses possessions, de la qualité de son recrutement, le monastère tiendra progressivement dans la vie de la cité et de la région une place importante dont témoignent d'abondantes archives. Un seul érudit local, I. Beuchot, a tenté de présenter une...

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