— La Chronique du cistercien Aubry de Trois-Fontaines est la seule source à attester l'appartenance de Zacharie à l'abbaye prémontrée de Saint-Martin de Laon, et à situer son activité vers 1157. Une demi-douzaine au moins de chartes épiscopales nous renseignent sur l'activité de maître Zacharie de Besançon, durant une période bien précise — entre 1131 et 1134 — qui conclut l'épiscopat du brillant archevêque Anséri (1117-1134) ; le dernier acte dans lequel figure le nom de Zacharie est précisément une confirmation d'Anséri en faveur de la maison de Corneux, prieuré de Saint-Paul de Besançon, qui allait être offerte quelques mois plus tard à Gauthier, abbé des Prémontrés de Saint-Martin de Laon. Durant son séjour à Besançon, Zacharie fut maître des écoles de la cathédrale Saint-Jean. Un Statutum daté de 1275, du provincial des Mineurs d'Autriche, Albert de Haimburg, complète la documentation et permet d'identifier avec certitude Zacharie de Besançon avec l'auteur du célèbre In unum ex quatuor. Il est vraisemblable que Zacharie fut l'un des nombreux lettrés qui se joignirent avec enthousiasme aux premières communautés de Prémontré. Un seul ouvrage de Zacharie, l'Unum ex quatuor, nous est actuellement connu. Il paraît pourtant certain qu'il édita d'autres textes. Au 17e siècle, l'abbaye cistercienne d'Aulne (Belgique) possédait un recueil d'homélies portant son nom. L'In unum ex quatuor est une volumineuse Expositio commentant, surtout à l'aide de citations patristiques, une ancienne Concordia où les quatre évangiles se trouvent fondus et « harmonisés » en un texte continu. Le texte que Zacharie commente n'est autre que le Diatessaron de Tatien, qui fut sans doute le premier essai d'un évangile en latin. Il recourt principalement à Jérôme, Hilaire, Raban sur Matthieu ; Jérôme et Bède sur Marc ; Ambroise et Bède sur Luc ; Augustin et son abréviateur Albinus sur Jean. L'oeuvre est également illustrée par les Homélies d'Origène, Grégoire, Jean-Chrysostome, et des textes d'autres auteurs, chrétiens ou...

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