Auteur : André de BOVIS.
 
Tome 6 - Colonne 750
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Titre de l'article : GRACE D’ÉTAT.
Début de l'article :
— L'expression « grâce d'état » appartient au vocabulaire courant, sinon dans toutes les langues, du moins en plusieurs, français, allemand, néerlandais, espagnol, italien, anglais, etc. La grâce d'état a-t-elle pour autant un statut théologique défini et de quelque intérêt ? On peut en douter si l'on considère la maigre place que lui font les encyclopédies religieuses : rien dans le DTC, ni dans l'Enciclopedia cattolica. Des traités de spiritualité l'ignorent également : ainsi A. Tanquerey, Précis de théologie ascétique et mystique (8e éd., Paris-Tournai, 1928), Fr. A. Royo Marin, Teología de la perfección cristiana (4e éd., Madrid, 1962), A. Benigar, Theologia spiritualis (2e éd., Rome, 1964). La grâce d'état a-t-elle même droit à l'existence ? A. Lemonnyer paraît en douter et vouloir la remplacer par « charisme » (art. Charismes, DBS, t. 1, 1928, col. 1242). 751 Cependant, en ces toutes dernières années, quelques auteurs lui font un sort. Dans le LTK, la grâce d'état (Standesgnade) a droit à quelques lignes (t. 9, col. 1016-1017), de même dans le Theologisch Woordenboek (t. 2, 1957, col. 1816). Enfin, l'encyclopédie Catholicisme consacre un article aux grâces d'état (t. 5, 1963, col. 175-177). L'ouvrage de G. Thils, Sainteté chrétienne, fait de même (Tielt-Paris, 1963, p. 228-229). Nous étudierons l'acheminement de la réflexion qui mène des charismes à la grâce d'état (1) et nous proposerons quelques éléments de doctrine spirituelle (2).
1. DES CHARISMES A LA GRACE D'ÉTAT
Si l'on accepte pour définition provisoire que la grâce d'état est un secours surnaturel accordé par Dieu afin d'aider l'homme à accomplir son devoir, grâce d'état a une certaine parenté avec les gratiae gratis datae des scolastiques. Or, ces dernières ont pour ancêtres les « charismes » de saint Paul. Pour mieux apercevoir cette généalogie, il faut revenir aux charismes, puis aux gratiae gratis datae, avant...

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