Auteur : Bernard SPAAPEN.
 
Tome 7 - Colonne 222
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Titre de l'article : HENRI MANDE, « rendu » de Windesheim, vers 1360-1431.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Appréciation.
1. Vie.
— Né à Dordrecht vers l'an 1360, Henri Mande vint très jeune à la cour de Guillaume, comte d'Oostervant (plus tard Guillaume IV, comte de Hollande), où il remplit la charge de scribe de la cour. Ému par les prédications de Gérard Groote, il sentit en lui l'appel vers une vie plus parfaite, à laquelle il ne s'adonna définitivement qu'après de dures luttes intérieures et comme sous la pression de la vue du Christ crucifié, qui l'exhortait à se convertir et à se livrer à son amour. Vers 1391, il entra chez les Frères de la Vie commune à Deventer, où il fut accueilli par Floris Radewijns. Son séjour y fut de courte durée. Attiré par la solitude, il passa à la congrégation des chanoines augustins de Windesheim, où, en 1395, il fut admis comme redditus ou « rendu », c'est-à-dire comme un religieux qui a tout en commun avec les chanoines, sauf les ordinations. Que l'ancien scribe de cour ne montât pas plus haut, trouve peut-être son explication dans sa santé délicate, qui ne lui permit pas de suivre la vie de communauté avec toute la ponctualité requise. A Windesheim, en compagnie du prieur Jean de Vos de Heusden, de l'écrivain Gerlach Peters, du père spirituel Jean Schutken et de plusieurs autres hommes en vue dans les débuts de la Dévotion moderne, il vécut presque comme un reclus, passant sa vie à prier et à méditer, devenu hypersensible et même un peu bizarre à cause des douleurs corporelles dont il eut à souffrir et qui parfois, comme il le disait lui-même, 223 atteignaient un tel paroxysme, « qu'il en faillit perdre la raison ». Par ailleurs, Henri Mande était un homme doux et patient de caractère et d'une charité exquise. Très estimé par la plupart de ses confrères, il sentit cependant peser sur lui la méfiance de certains d'entre eux, à cause des « visions » dont il fut favorisé, — « visions » dont les « exemples » qu'il a mis par écrit nous ont conservé le souvenir —, et auxquelles ses confrères ne purent donner leur confiance en raison du caractère quelque peu névrotique de sa maladie. Pour autant que sa santé le lui permettait, il s'occupait à enluminer des manuscrits et à écrire,...

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