Auteur : Albert D’HAENENS.
 
Tome 7 - Colonne 286
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Titre de l'article : HÉRIMAN DE TOURNAI (HERMAN), bénédictin, vers 1090-vers 1147.
Début de l'article :
— 1. Vie et personnalité. — 2. Doctrine.
1. Vie et personnalité.
— Tout enfant, Hériman entre vers 1095 à l'abbaye récemment fondée de Saint-Martin de Tournai, en même temps que ses jeunes frères et son père qui venait de se convertir. Il y est formé par l'abbé Odon. En 1119, il assiste au concile de Reims. En 1127, il est élu abbé de Saint-Martin, charge qu'il résigne dix ans plus tard (1137). Il est délégué à Rome en 1140 et 1142 pour négocier la séparation du diocèse de Tournai de celui de Noyon. Hériman mourut sans doute au cours d'un voyage en Terre sainte, en 1147-1148. Hériman est un représentant suggestif d'un type de moine intellectuel assez séduisant : animé d'une soif et d'une volonté de savoir et d'expliquer, fréquemment sur les routes (Hériman alla deux fois à Rome, visita l'Espagne, séjourna assez longuement à Laon et à Reims, et mourut probablement en Proche Orient) et par là, à la limite, moine gyrovague, il fait partie de cette génération de clercs cultivés, éveillés à la démarche rationnelle, sensibilisés à l'évolution et à l'explication historiques, qui ont fait la « renaissance » du 12e siècle. Hériman fut surtout historien, hagiographe et chroniqueur (Liber de restauratione monasterii Sancti Martini Tornacensis ; Liber de miraculis S. Mariae Laudunensis) ; témoin précieux de son milieu et de son époque, mais aussi soucieux de remonter dans le passé, par la voie de la toponymie, de l'archéologie, de l'enquête archivistique et de la quête des traditions orales. Il fut encore un scribe zélé et apprécié dont on conserve plusieurs manuscrits, copiés de sa main dans le scriptorium de Saint-Martin, en Espagne ou à Châlons-sur-Marne. Il fut enfin, mais dans une mesure moindre sans doute, théologien et témoin de la spiritualité des milieux qu'il fréquenta. Hériman écrivit, en effet, un De incarnatione Verbi, fit des réflexions intéressantes sur la notion de conversio, et signala en plus d'un endroit ses raisons de préférer saint Norbert à saint Bernard ; c'est à ces titres qu'il est étudié ici.
2. Doctrine.
— Son De...

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