— Le manuscrit espagnol h. II. 14 de la bibliothèque royale de l'Escurial contient quatre opuscules : une Esposiçión del pater noster (f. l-12v), un bref Tractado de los siete dones del Spiritu Sancto (f. 12v-16) auquel est joint un Capitulo de las virtudes de fee, sperança e caridat (f. 16-62), « un livre appelé Espejo del alma, que composa le frère Lope Fernández, de l'ordre de Saint-Augustin » (f. 66-125), suivi d'un Tractado breve de penitencia, et enfin le Libro de las tribulaciones (f. 126-159). Voir J. Zarco, Catálogo de los mss castellanos.., t. 1, Madrid, 1924, p. 193-194. On ne sait rien de certain sur le religieux à qui est attribué l'Espejo, mais il faut faire confiance à une note de la main du P. Lorenzo Frias † 1826, que l'on trouve sur une copie manuscrite de l'Espejo : l'auteur est « un augustin de Tolède, Lope Fernández de Minaya ». Car il n'y a aucune base permettant de l'identifier avec aucun des différents Lupus qui, à partir de 1419, apparaissent dans les documents des augustins comme membres de la province d'Espagne et du vicariat de Portugal. En l'absence d'arguments externes, les bibliographies modernes assignent à l'auteur de l'Espejo la paternité du quatrième opuscule, Libro de las tribulaciones, à cause de leur parenté de contenu et de style. Il faudrait étendre l'examen aux deux premiers opuscules. Notons enfin qu'au chapitre 3 du Tractado breve de penitencia, Lope Fernández dit avoir traduit aussi un Libro de confessión non encore identifié. L'Espejo est un solide et vivant commentaire du texte « Si quis diligit mundum, non est caritas Patris in eo » (1 Jean 2, 15-17). Il décrit les maux que cause dans l'âme la triple concupiscence, puis les bénédictions de l'exercice de la vertu chrétienne et des trois voeux de religion. « L'obéissance détruit l'orgueil de la vie et les péchés qu'il engendre, vaine gloire, envie, rancune ; la pauvreté volontaire détruit la convoitise des yeux et l'avarice qui en naît ; la chasteté parfaite mate la concupiscence de la...

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