Auteur : Irénée NOYE.
 
Tome 7 - Colonne 1033
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Titre de l'article : HUMANITÉ DU CHRIST (DÉVOTION ET CONTEMPLATION).
Début de l'article :
— Le peuple chrétien s'est toujours montré « sensible » à tout ce qui touchait au Christ, à sa vie historique, à ses faits et gestes, à sa personne. La dévotion à l'humanité du Christ est née, peut-on dire, spontanément. Elle s'est considérablement développée au cours des siècles en se fixant dans le culte, la méditation, les dévotions, la littérature religieuse et les arts, mais aussi en devenant comme partie intégrante du folklore populaire. Même si l'on tient compte de la frange de sentimentalisme et de magie superstitieuse propre à cette époque, on peut dire que cette dévotion a connu son épanouissement et comme son âge d'or dans la deuxième moitié du moyen âge. De la ruminatio de la vie du Christ des évangiles tout autant que du développement de la doctrine christologique a surgi peu à peu un problème qui intéressait au plus haut point spirituels et mystiques : la place de l'humanité du Christ dans la contemplation. Jean-Marie Déchanet a largement contribué à promouvoir les recherches entreprises sur ce thème, et plus précisément sur le rôle de médiation que joue l'humanité du Christ dans la contemplation chrétienne. Remontant aux sources où s'était nourrie la mystique de Guillaume de Saint-Thierry, il découvrit cet orientale lumen qui avait éclairé l'ami de saint Bernard, et son principal guide dans cette voie, Origène. Les Pères de l'Église ne semblent guère avoir abordé le problème que nous posons. Leur exégèse, — celle de saint Jean, par exemple —, demeure prudente sur ce point, et les discussions christologiques polarisaient peut-être trop exclusivement les esprits. Quoi qu'il en soit, la recherche reste ouverte. Il est possible de suivre les cheminements de la question à partir du haut moyen âge. La dévotion multiple à l'humanité du Christ en constituait d'ailleurs un préalable et un jalon nécessaires, mais beaucoup s'arrêtaient là. Déjà cependant un Guillaume de Saint-Thierry parlait d'expérience, 1034 et d'autres avec lui. Cette expérience deviendra sinon plus commune, du moins plus souvent exposée chez les principaux représentants de l'école carmélitaine, pour qui expérience et enseignement vont ordinairement de pair. Les réformateurs du Carmel en posant la question y répondront avec clarté :...

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