Auteur : Aimé SOLIGNAC.
 
Tome 7 - Colonne 1639
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Titre de l'article : INCARNATION (SPIRITUALITÉ D’).
Début de l'article :
— De tout temps, les penseurs chrétiens ont maintenu la valeur des réalités corporelles et charnelles comme oeuvres de création, et des activités sociales et politiques comme objet de la morale chrétienne, avec des atténuations parfois excessives mais inspirées dans leur fond par la doctrine paulinienne du conflit entre la chair et l'esprit. Ce n'est cependant qu'au 20e siècle, avant et après la seconde guerre mondiale, que le devoir d'incarnation devient un thème courant dans une littérature spirituelle destinée à un large public. L'apparition de ce thème est lié à l'évolution de la société, à la diffusion de la culture, au partage croissant des responsabilités entre les personnes ; il est developpé en relation étroite avec d'autres thèmes philosophiques, théologiques ou spirituels : humanisme et anthropologie, existentialisme et historicité, théologie du Corps mystique et de l'Église, théologie des « réalités terrestres » et du laïcat, doctrine sociale de l'Église et action temporelle du chrétien, spiritualité du corps et du mariage, idées-forces de « témoignage », de « signe », de « mission ». Plus étroitement encore, la spiritualité d'incarnation est liée au développement de l'Action catholique, sous l'impulsion de Pie XI (encycl. Quas primas, 11 décembre 1925). Quelques formules, empruntées à des ouvrages typiques, permettront de saisir le sens de ce courant d'idées, trop complexe pour être enfermé en une définition précise, et feront apparaître comment il peut se fonder sur le dogme de l'Incarnation du Verbe. La spiritualité d'incarnation répond à une « dimension nouvelle de la chrétienté » (étude sous ce titre par M.-D. Chenu, Paris, 1937, et Vie intellectuelle, 25 décembre 1937, p. 325-351), « car l'Incarnation de Dieu, dont elle est le signe et le mystère à la fois, ne s'est pas faite une fois pour toutes dans un coin de Judée ; elle dure toujours, elle vaut toujours, elle vaut partout, et tout ce qui échapperait à son emprise dans l'homme et, par l'homme, dans ce monde distendu et magnifique, retomberait à sa misère : la rédemption du monde serait pour autant manquée » (ibidem, p. 7 et 327). Elle appelle « un style nouveau de sainteté…...

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