— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Monachisme et Église dans la pensée d'Isidore.

1. Vie.

— Il reste peu de documents authentiques sur la vie d'Isidore. D'après l'unique témoignage contemporain qui nous est parvenu, il était prêtre, ascète et exégète de qualité (Sévère d'Antioche, Contra impium grammaticum III, 39, éd. J. Lebon, CSCO 102, Louvain, 1933, p. 182). Les données biographiques 2098 contenues dans les Testimonia veterum semblent toutes provenir des Lettres et ne constituent donc pas une source complémentaire. Le contenu des lettres permet de fixer approximativement les dates limites de sa vie. Il doit être né vers 360 /370, puisqu'il écrit au préfet du prétoire Rufin (Epist. I, 178, 489) qui fut destitué en 395 ; d'autre part, les allusions aux derniers événements susceptibles d'être datés sont celles qui concernent le concile d'Éphèse de 431 (I, 311, etc), et peut-être les tractations d'union de Cyrille d'Alexandrie avec les antiochiens (I, 323, 324), qui aboutissent à la formule d'union de 433. On ne peut dire avec certitude qu'Alexandrie fut son lieu de naissance, mais les lettres attestent qu'il reçut dans sa jeunesse une formation sérieuse en rhétorique et en philosophie, et qu'il exerça un certain temps la profession de sophiste (cf surtout III, 57, et aussi I, 62 ; II, 253 ; III, 41, 236 ; V, 145, 217, 348 ; voir les études de G. Redl et B. Altaner), et cela avant son ordination au sacerdoce (cf surtout I, 250, 389, et I, 79, 488). Il exerça le ministère sacerdotal au service de l'église de Péluse, chef-lieu de la province Augustamnica Prima, à l'est du delta du Nil. En raison de son opposition inflexible à la corruption morale du clergé pélusiote, il fut vraisemblablement persécuté et exilé : c'est du moins ce que suggèrent les Lettres II, 127, et V, 131. Il n'est pas impossible cependant qu'Isidore ait résilié de lui-même ses fonctions, car il tenait pour « très redoutable » et comme une punition du ciel « de faire en ce temps partie du clergé » (V, 481, PG 78, 1608ab ; cf II, 112, 199). Il vécut en ermite le reste de ses...

[...]