Auteur : H. E. Hasso JAEGER.
 
Tome 8 - Colonne 1703
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : KEN (KENN, THOMAS) évêque anglican, 1637-1711.
Début de l'article :
— Né en 1637 dans le Hertfordshire, cadet d'une famille de magistrats, Thomas Ken fut élevé par son beau-frère, Isaac Walton. A partir de 1651, il reçoit au collège de Winchester l'empreinte d'un anglicanisme très puritain. Il part ensuite pour New College à Oxford où il est nommé fellow (1657). Prêtre en 1662, la carrière de Ken se divise en deux périodes : celle des honneurs, celle des choix. Après avoir rempli diverses charges pastorales, en particulier à Winchester en 1664, il est nommé (1679) chapelain de la princesse Marie, épouse de Guillaume d'Orange, et appelé au siège épiscopal de Bath et Wells (1684). Évêque, Ken se trouve confronté à des choix politico-religieux qui bouleversent une existence jusque-là paisible et honorée. En 1688, en accord avec six autres évêques, il refuse de ratifier le Décret de Tolérance de Jacques II et il est enfermé à la Tour de Londres sous l'inculpation de crime de haute trahison. Le renversement 1704 des Stuart lui rend sa liberté, mais le répit est de courte durée : en 1691, il refuse de prêter le serment d'allégeance à Guillaume d'Orange, roi d'Angleterre, jugé de tendance trop calviniste. Personnalité la plus marquante du parti des « non-jureurs », Ken, destitué, s'enferme dans une retraite absolue auprès de son ami d'enfance Lord Weymouth, à Longleat (Wiltshire). C'est là qu'il meurt le 19 mars 1711. On s'accorde généralement pour situer Ken parmi les Pères Carolins (contemporains des rois Charles I et II, 1625-1685) qui, après l'époque de la controverse antiromaine, apparaissent comme les initiateurs de la spiritualité anglicane : biblique, patristique, liturgique. Plus évocateur que précis, plus impressionniste que spéculatif, ce courant spirituel, par son beau langage et son esthétique, est d'origine et d'allure de cour. Ken appartient à cette école par son oeuvre poétique : très belles prières, parmi lesquelles des hymnes d'une facture biblique et patristique où s'allient la tendresse contemplative et la sobriété anglaise. La poésie spirituelle de Ken n'est guère démodée (traduction de deux hymnes célèbres dans Cwiertniak, cité infra, p. 113-114) : ses hymnes sont encore chantées de nos jours. Elles révèlent un premier aspect de son oeuvre spirituelle : la « dévotion »...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 3 pages.