Auteur : Marie Mikulová THULSTRUP.
 
Tome 8 - Colonne 1723
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Titre de l'article : KIERKEGAARD (SØREN), 1813-1855, philosophe et théologien danois.
Début de l'article :
— 1. Vie et maturation spirituelle. — 2. Apports spirituels des oeuvres. — 3. Influences subies.
1. Vie et maturation spirituelle.
— Toute la vie de Søren Aabye Kierkegaard a été marquée par le fait que son père, — un homme simple, bonnetier enrichi —, était un homme pieux, et qu'il était déjà âgé lorsque Søren naquit le 5 mai 1813 à Copenhague. Il était le dernier de sept enfants. La piété de son père lui fournit une base ferme dont il ne s'écarta pas ; de celle de sa mère, il ne parlera jamais. Le père commit en outre la maladresse de prendre son plus jeune fils comme confident des expériences fâcheuses de sa vie ; Søren en fut marqué au point qu'il devait reconnaître plus tard : « Je suis né vieux, je n'ai pas eu d'enfance ». 1724 Comme son père, Søren fut un grand admirateur du chef de l'Église luthérienne danoise, l'évêque Jacob Mynster, et ce fut aussi sous l'influence paternelle qu'il fit la connaissance des membres de la communauté des frères de Copenhague ; il se mettait ainsi en opposition avec son frère aîné Pierre, devenu pasteur, qui avait versé dans le grundtvigianisme, un parti de l'Église danoise fondé par le pasteur N. F. S. Grundtvig (cf DS, t. 6, col. 1085-1088), où l'on mettait l'accent sur les éléments sacramentels du christianisme et son caractère national. La bibliothèque paternelle possédait plusieurs ouvrages piétistes, notamment Le vrai christianisme (Sämtliche geistreiche Bücher vom wahren Christenthum, nouvelle éd., Tübingen, 1777) de Johann Arndt (1555-1621), dont la lecture exerça sur Søren une influence profonde. A sa mort, le père laissait à ses fils une fortune qui les dispensait de gagner leur vie ; Kierkegaard put ainsi financer lui-même l'édition de ses oeuvres, circonstance fort avantageuse pour un écrivain qui ne flattait guère l'esprit de son temps. Juste au moment où Søren venait y faire ses études, la faculté de théologie luthérienne de Copenhague venait d'être conquise par les « hégéliens chrétiens », nom que l'on donnait alors aux hégéliens de droite. Kierkegaard en rencontrait les membres les plus éminents dans les cercles littéraires danois. A dire vrai, il connut...

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