Auteur : Dominique JULIA.
 
Tome 9 - Colonne 64
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Titre de l'article : LAFITAU (PIERRE-FRANÇOIS), évêque, 1685-1764.
Début de l'article :
— Né à Bordeaux le 7 février 1685 d'un père négociant en vins, Pierre-François Lafitau entre dans la compagnie de Jésus, en 1700, à la suite de son frère Joseph-François (1681-1746), qui sera missionnaire en Nouvelle-France. Prêtre en 1713, Pierre-François est envoyé en 1716 par le ministre Guillaume Dubois pour seconder le cardinal Joseph-E. La Trémouille, ambassadeur de France à Rome ; il sert de négociateur entre Paris et le Saint-Siège pour les affaires de la Constitution Unigenitus. A la mort de La Trémouille, le 8 janvier 1720, il assure, bien que déjà nommé à l'évêché de Sisteron, l'intérim de l'ambassade jusqu'à son remplacement par Pierre Guérin de Tencin à la fin du conclave en 1721. Il ne quitte Rome qu'à la fin de 1722. Il était sorti de la compagnie de Jésus au début de 1720. Sa vie se partage alors entre une prédication de grand style (devant le Parlement d'Aix au carême 1727, dans la paroisse de la Dalbade à Toulouse au carême 1729, l'avent de la même année aux Quinze-Vingts, à Paris, devant la cour au carême 1730), un combat résolu contre les jansénistes par ses écrits et par son action (il joue un rôle prépondérant en 1727 au concile d'Embrun qui condamne Jean Soanen, évêque de Senez, et poursuit sans répit les appelants de son diocèse), et des écrits de direction spirituelle. Ses sermons sont profondément marqués par le rapport destinateur/destinataire. La rhétorique qui s'y fait jour non seulement emprunte l'emphase habituelle à ce type de discours mais reprend les thèmes traditionnels des orateurs de cour. En ce sens, Lafitau ne présente aucune originalité par rapport à ses prédécesseurs, Bossuet ou Bourdaloue : ses harangues sont un recueil de lieux communs. Tout au plus peut-on y voir percer çà et là la polémique antijanséniste (carême, sermon 20 sur la prédestination). De l'Histoire de la Constitution Unigenitus (1737 1738) aux Entretiens d'Anselme et Isidore sur les affaires du temps (1756), Lafitau ne cesse de pourfendre les « novateurs », allant jusqu'à les accuser de contester l'autorité monarchique pour faire prévaloir celle de la nation (Entretiens, p. 107, 119). Quant à ses écrits spirituels, leur fadeur en rend aujourd'hui la lecture...

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