— Né à Châlons-sur-Marne le 5 mai 1659, fils de Jean, bailli de Châlons, et frère benjamin d'Antoine, qui fut archidiacre de Châlons, abbé de Hautefontaine et supérieur des Incurables à Paris, Daniel Laigneau fit profession à l'abbaye bénédictine de Saint-Pierre-aux-Monts de Châlons, le 25 janvier 1677, sous le nom de Placide, et fut ordonné prêtre le 12 juin 1683 ; il devint prieur titulaire de Perthes (Serche, dépendant de Montiérender), de la congrégation bénédictine de Saint-Vanne. Il mourut à Sainte-Geneviève de Paris le 30 décembre 1730. Laigneau a laissé de nombreux traités manuscrits, conservés à la bibliothèque municipale de Chaumont ; ils n'ont guère été étudiés. 1° Des conférences-commentaires sur les deux Testaments et une Concordance évangélique (9 vol. in-4°, mss 9-14, 15-17, en grande partie autographes), peut-être destinées à des étudiants. Sans doute y aurait-il intérêt à rapprocher l'oeuvre exégétique de Laigneau de celle d'Augustin Calmet ; leurs relations épistolaires sont connues. Laigneau est guidé par deux préoccupations : la critique historique textuelle et la recherche des signes annonciateurs de la venue du Christ. A l'occasion des prophéties de Jonas il se rencontre avec J.-B. d'Étemare † 1770 et le figurisme, sans toutefois adhérer aux mêmes conclusions sur la situation de l'Église contemporaine. 2° Une série de traités jansénistes. 1) Trois volumes (mss 56-58 ; 1715-1717) résumant les trois in-folios de l'Ethica amoris sive theologia sanctorum (Liège, 1709) du carme janséniste Henri de Saint-Ignace † 1719, ouvrage condamné par Joseph-Clément de Bavière, évêque de Liège, et par le Saint-Office (DTC, t. 6, 1914, col. 2196). — 2) Les Principes sur la grâce de Jésus-Christ (ms 68) « prennent saint Augustin pour guide » et concluent « que son système est un bloc ; on ne peut s'en départir en un seul point ». On trouve au passage une longue réfutation de la Grâce universelle accordée par Dieu à tous les hommes, enseignée par Pierre Nicole : « Donnons-nous de garde de ces docteurs qui, par des grâces suffisantes.., mettent le salut des hommes entre les mains des hommes ». — 3) Aux Principes se rattachent un traité...

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