Auteur : Maurice JOURJON.
 
Tome 5 - Colonne 181
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Titre de l'article : FERRAND, diacre de Carthage, † 546/547.
Début de l'article :
— Une phrase de Facundus, évêque d'Hermiane, dans son Pro defensione trium capitulorum (IV, 3, PL 67, 624b), contient sur Ferrand (le prénom de Fulgence n'est plus retenu par les historiens) deux modestes renseignements qui sont les plus exacts repères chronologiques que nous ayons à son sujet : « Les vénérables diacres de Rome, Pélage et Anatole.., écrivirent à Ferrand, diacre de Carthage, dont la mémoire est, dans le Christ, digne de louange ». Lorsque Facundus écrit (fin 546 ou début 547), Ferrand, qui était diacre de Carthage, est mort, mais depuis peu, car la lettre des diacres de Rome est elle-même de 546 et nous avons la réponse que lui fit Ferrand. Si, d'autre part, celui-ci est bien auteur d'une Vie de saint Fulgence † 532, il est certain qu'il accompagna l'évêque de Ruspe dans son exil en Sardaigne (Vita, prologue, PL 65, 118c). C'est à peu près tout ce qu'on sait sur ce diacre de Carthage. L'oeuvre de Ferrand, si elle est assez mince (quelques lettres, une brève collection de canons et, sans doute, la Vie de saint Fulgence), n'est pas dépourvue d'importance spirituelle. Ses lettres, en effet, gravitent autour du dogme trinitaire et de l'incarnation, même lorsque l'une d'elles donne à un chef militaire des consignes de vie chrétienne. Chacune révèle une grande sûreté doctrinale, absolument fidèle au concile de Chalcédoine (451) et que Ferrand est soucieux de communiquer à ses correspondants : « Nolo praedicatorem Verbi Dei, testimonio tantum conscientiae suae esse contentum : perducere conetur ad cor aliorum, quod recte ac fideliter sentiat » (lettre 3,18, PL 67, 908b). Sur le dogme trinitaire, Ferrand est le témoin d'un enseignement parfaitement exact dans sa formulation. Citons, entre autres, ce passage où, après avoir signalé l'hérésie arienne, Ferrand ajoute : « Catholici e contrario Deum Patrem, Deum Filium, Deum Spiritum Sanctum, ne tres deos gentibus inducere videantur, unius esse honoris, gloriae, magnitudinis, aeternitatis, divinitatis, aequalitatis, essentiae confitentur ; et nemini alterum praeponere cupientes, de Patre tamen Filium natum, de Patre et Filio Spiritum Sanctum procedere sentiunt » (lettre 4,1, 909ab). Le lien entre le dogme de la Trinité et...

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