Auteur : Guy OURY.
 
Tome 9 - Colonne 174
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : LAMY (FRANÇOIS), bénédictin, 1636-1711.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Le pur amour.
1. Vie.
— François Lamy, homme de grande intelligence, correspondant de Malebranche, de Fénelon et de Bossuet, naquit en 1636 au château de Montireau, dans le Perche, de Charles Lamy (ou : de Lamy), baron du lieu, et d'Élisabeth de Graffard, future marquise d'Angennes. Il se sentit attiré par la carrière militaire pour laquelle il gardera toute sa vie un vif penchant. C'est un duel qui décida de sa vocation monastique : le coup qui lui était destiné porta sur le livre de la Règle de saint Benoît qu'il avait dans une poche intérieure ; après un long délai, il se décida à entrer au noviciat des mauristes de Saint-Remi de Reims ; Antoine Durban le dirigea au cours de sa retraite d'élection (1658). Le noviciat se fit sous Vincent Marsolle. Le 30 juin 1659, il prononça ses voeux ; ses études achevées, il se prépara à l'enseignement ; ses maîtres à penser furent saint Augustin et Descartes ; il était doué, au dire de ses contemporains, d'un « génie naturellement critique, difficile et pointilleux » ; c'était un redoutable dialecticien, et Edmond Martène prétend que Bossuet aurait affirmé n'avoir « jamais rencontré esprit si net, si puissant et si maître de soi dans la discussion » (Vie des justes). Il professa la philosophie à Saint-Médard de Soissons en 1672-1673 ; il fut le premier à enseigner le cartésianisme dans la congrégation de Saint-Maur ; il reçut ensuite la chaire de théologie à Saint-Germain-des-Prés. Il fut bientôt mis à l'écart et envoyé à Saint-Basle dans une lointaine maison de province. Prieur de Rebais (diocèse de Meaux) en 1687, un ordre royal le destitua et le déclara inéligible à toute charge en 1689, pour une raison qui demeure obscure (cartésianisme ou difficultés avec un ami du Père de la Chaize). Il se retira à Saint-Denis où, malgré des maux de tête qui l'empêchaient de participer à l'office, il continua à étudier et à diriger de nombreux pénitents. Martène vante son humilité, sa spontanéité, sa politesse, son amour de la pénitence et la générosité de son amitié ; il se montrait ennemi de toute affectation et recevait volontiers les jeunes religieux, s'ouvrant facilement à...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 7 pages.