— Né à Séville le 18 janvier 1583, Pedro de la Serna était fils d'Alonso de la Serna et de Francisca de Ribera y Figueroa. Il eut six frères qui devinrent tous prêtres : deux bénédictins, deux mercédaires, un augustin et un chanoine. Il prit l'habit de la Merci au grand couvent de sa ville natale le 15 mai 1599 et y fit profession le 17 mai 1600. Pour compléter ses études il fut envoyé au collège des mercédaires d'Alcala de Henares, qui était agrégé à l'université de cette ville. Les cursus achevés, il enseigna durant onze ans au collège San Laureano, que tenait son ordre à Séville. 324 Désireux d'une plus grande perfection et d'une austérité plus marquée, Pedro passe en 1622 aux mercédaires déchaux, chez qui il dut refaire un noviciat et émettre une nouvelle profession, le 24 novembre 1623 à Séville. Il prit alors le nom de Pedro de Jesus Maria, bien qu'il y joignît son patronyme sur les pages de titre de ses ouvrages. Chez les déchaux, il poursuivit son enseignement et réorganisa les études. En 1630, il fut élu provincial d'Andalousie ; il fut trois fois définiteur provincial ; il fonda le couvent de Moron et aussi celui des religieuses mercédaires de Marchena. Il mourut à Grenade le 6 octobre 1642. Pénitent et austère avec lui-même, doux et agréable avec autrui, professeur admiré, La Serna n'a pas encore été l'objet d'une étude approfondie. Pourtant sa théologie spirituelle et mystique le mérite. Il importe de la bien situer dans la littérature spirituelle du siècle d'or, même si la doctrine n'en est pas originale. Nous présenterons surtout ici les ouvrages de spiritualité. 1) Cielo espiritual, trino y uno (Séville, 1631, 1633 ; 2 vol., Madrid, 1672). Ce traité de théologie ascétique et mystique, écrit dans un style digne du siècle d'or, est divisé en cinq parties. La première traite du « premier ciel » que sont la mémoire et l'espérance, considérant Dieu comme Seigneur selon le dictamen de la loi naturelle. La deuxième est un traité de la vertu d'espérance qui surnaturalise les mouvements et actes naturels. La troisième partie expose comment le « deuxième ciel » est l'intelligence éclairée par la foi et regardant le Verbe Fils de Dieu. La quatrième montre la troisième manière de...

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