— I. La lectio divina. — II. De la lectio divina à la lecture spirituelle. — III. La lecture spirituelle à l'époque moderne.

I. LA LECTIO DIVINA

Avec la prière liturgique, la psalmodie et le travail, la lectio divina est l'un des moyens les plus caractéristiques de la tradition monastique pour chercher Dieu. Toutefois, on ne saurait faire de la lectio divina une exclusivité des moines : tout chrétien ne doit-il pas être à l'écoute de la Parole de Dieu ? Pareille écoute, qui engage tout l'être dans la voie de l'amour effectif de Dieu, s'avère un point commun que gardent entre eux juifs et chrétiens : « La Parole est tout près de toi, sur tes lèvres et dans ton coeur » (Deut. 30, 14 ; Rom. 10, 8). Lectio : ce n'est pourtant pas une lecture comme les autres. Son objet premier est de lire la Parole de Dieu, d'où l'adjectif divina. A l'origine, lectio divina et sacra pagina sont synonymes. Mais la lectio divina, c'est également la manière dont un homme aux prises avec cette Parole de Dieu se comporte pour la lire, la savourer, 471 la prier et la mettre en pratique. Il ne s'agit donc ici directement ni de l'exégèse, même monastique, ni de l'herméneutique, ni de l'utilisation théologique ou homilétique de l'Écriture (cf DS, art. ÉCRITURE SAINTE), mais simplement de ce type de lecture gratuite et paisible, requérant cependant un effort de réflexion, meditatio, débouchant comme de soi dans la prière, oratio, et dont les moines ont toujours aimé s'entretenir. Voir ‘Ανάγνωσις, ἀναγνώστης, ἀναγιγνώσϰω, dans Kittel, Lampe ; lectio, legere, dans le Thesaurus linguae latinae, Blaise, etc. C. Butler, Benedictine Monachism, Londres, 1924 ; trad. franç., Le monachisme bénédictin, Paris, 1924, p. 299 svv, 345 svv. — U. Berlière, L'ascèse bénédictine des origines à la fin du 12e siècle, Paris-Maredsous, 1927, p. 108, 170-171. — L. Lavelle,

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