— 1. Vie. — 2. Spiritualité.

1. Vie.

— Fils d'Isaac Le Maistre et petit-fils d'Antoine Arnauld, Antoine, né le 2 mai 1608, à Paris, est le frère de Louis-Isaac (voir notice de LE MAISTRE DE SACY, et L. Cognet, cité infra). Destiné au barreau, 567 protégé de Pierre Séguier, il commence à plaider en juillet 1629 ; il est nommé conseiller d'État en 1636, et avocat au Parlement de Paris. Son érudition et son éloquence sont réputées ; une grande carrière de parlementaire s'offre à lui lorsqu'en janvier 1638, sous la direction de Saint-Cyran, il décide de faire retraite à Port-Royal de Paris, puis aux Champs. Sa lettre au chancelier Séguier (fin 1637) est une très fine analyse de sa conduite (texte dans Sainte-Beuve, Port-Royal, 5e éd., t. 1, Paris, 1866, p. 386). Sa vie de piété et d'austérité, son goût du silence et de la solitude, loués par le jésuite R. Rapin (Mémoires, t. 3, Paris, 1865, p. 26-27), font l'admiration de tous et lui valent, avec la confiance que lui portait Saint-Cyran, une grande autorité morale sur les autres « Solitaires ». Il revoit les traductions d'Arnauld d'Andilly et il aide G. Hermant (cf DS, t. 7, col. 311-315) pour ses Vies des saints des premiers siècles ; il traduit divers textes des Pères et collabore au Nouveau Testament de Mons. Enfin il s'occupe des Petites Écoles, où il a pour élèves du Fossé (DS, t. 3, col. 1750-1755) et Racine ; à la dispersion des Écoles et pendant les poursuites contre Port-Royal, il est interrogé longuement par J.-M. de Laubardemont, maître des requêtes, à qui il répond avec beaucoup d'à-propos et une pointe de mépris. Il meurt le 4 novembre 1658, à Port-Royal des Champs, usé par le travail et les austérités, après avoir accepté de se mettre sous la direction de son frère Sacy.

2. Spiritualité.

— Son portrait en saint Jean Chrysostome (peint par Philippe de Champaigne d'après un plâtre, reproduit au frontispice de la Vie de saint Jean Chrysostome de Godefroy Hermant, 1664) donne bien l'image spirituelle d'Antoine Le Maistre : homme éloquent, gloire du barreau, il ne cesse...

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