Auteur : John MORSON et Hilary COSTELLO.
 
Tome 6 - Colonne 1113
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Titre de l'article : GUERRIC D’IGNY (bienheureux), cistercien, † 1157.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Écrits. — 3. Doctrine.
1. Vie.
— Guerric est né à une date qui se situe entre 1070 et 1080. L'Exordium magnum (dist. 3, c. 9, éd. B. Griesser, Rome, 1961, p. 165, 31) le dit plenus dierum quand il mourut, probablement le 19 août 1157. En ce temps-là cela pouvait signifier qu'on avait dépassé soixante-dix ans. Ce qui situerait sa naissance avant ou vers 1087 ; mais si Guerric est l'acolyte mentionné dans la charte de Tournai de 1094 et le chanoine de celle de 1108, il faudrait alors placer sa naissance avant 1080. Il est presque certain qu'il reçut son éducation à l'école cathédrale de Tournai. De 1087 à 1092, cette école était sous la direction d'Odon de Cambrai, et il est vraisemblable que Guerric fut, au moins indirectement, sous son influence. Dans la Vita de Hugues, abbé de Marchiennes (16, éd. Martène-Durand, citée infra, col. 1723), on lit que Guerric était magister apud Tornacum. Puisqu'un autre personnage, Hotfrid, était magister en 1116, 1120 et 1121, Guerric aurait été magister avant 1116, mais aurait abandonné cette charge lorsque, comme on l'apprend de la même source, il se retira pour mener une vie de solitude et de prière. Il est possible aussi qu'il fut magister entre 1121 et 1125. Mais peut-être ce terme signifie-t-il seulement qu'il a enseigné à l'école de Tournai. On ne relève que peu d'indices d'une influence d'Odon de Cambrai sur Guerric. Il dut pourtant connaître ce qui se passa à Saint-Martin de Tournai, où Odon fut abbé de 1094 à 1105, avant de devenir évêque de Cambrai († 1113). Ce monastère adopta d'abord, sous Odon, la Règle de saint Augustin, puis choisit un mode de vie plus érémitique, pour s'affilier finalement, en 1095, à l'observance de Cluny. Guerric aussi, sans entrer dans une communauté, se sentit attiré par un genre de vie plus solitaire et se retira dans une petite maison près de l'église. Il s'y livra à la lecture, à la méditation et à la prière. Seule venait 1114 interrompre ce silence la visite d'un ami privilégié tel que Hugues (

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