— 1. Vie et oeuvres. — 2. Écrits spirituels.

1. Vie et oeuvres

— Né à Clermont (Oise) ou dans le Beauvaisis en 1053, Guibert fut moine à Saint-Germer de Fly (ou Flay), avant d'être élu abbé du monastère de Nogent situé au pied du château de Coucy (1104). Initié à l'exégèse par saint Anselme, alors prieur du Bec, il se consacre à des commentaires scripturaires dont la majeure partie est éditée (Moralium Geneseos libri X, Tropologiarum in Osee libri V, In Armos liber I, In lamentationes Jeremiae liber I : PL 156, 19-488). Les exploits des croisés l'incitent à chanter dans les Gesta Dei per Francos (ibidem, 679-838) les merveilles 1136 accomplies en Terre sainte par le Seigneur et les serviteurs qu'il s'est choisis. Un peu plus tard, son oeuvre historique se complète par une autobiographie où, s'inspirant des Confessions de saint Augustin, il retrace son enfance, sa vie monastique, son élection à Nogent, les malheurs survenus à l'Église de Laon à la tête de laquelle se succédèrent de mauvais évêques : c'est le De vita sua (ibidem, 837-962), où il exprime en particulier son admiration pour saint Bruno et donne sur la vie de la Chartreuse à ses débuts de précieux renseignements (cf DS, t. 2, col. 705, 706, 713, 714, 747, 754). La vigueur de l'élan monastique lui paraît la contrepartie de la dégradation de ce monde, qu'il nous dépeint sous un jour peu avantageux. Guibert mourut très probablement en 1124 dans son abbaye et y fut inhumé. On doit encore à Guibert deux petits traités théologiques (Tractatus de incarnatione contra judaeos, PL 156, 489-528 ; Epistola de buccella Judae data et de veritate dominici Corporis, 527-538) et un traité sur les reliques, De pignoribus sanctorum (607-680), qui marque une date dans l'histoire de la critique hagiographique. Un sermon pseudo-bernardin est attribué depuis Jean Mabillon à notre auteur (PL 184, 1031-1044). L'ensemble de ses commentaires scripturaires est précédé d'un petit traité Quo ordine sermo fieri debeat (PL 156,...

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