Auteur : Isaias RODRIGUEZ.
 
Tome 9 - Colonne 845
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Titre de l'article : LIGATURE DES PUISSANCES.
Début de l'article :
— 1. Notion. — 2. Processus et effets. — 3. Causes. — 4. Sens.
1. NOTION.
— Nous avons ici en vue, de manière quasi exclusive, la ligature des puissances dans le domaine mystique et nous en parlerons essentiellement à partir de l'enseignement de Thérèse d'Avila et de Jean de la Croix. Il s'agit de l'expérience, sous l'action mystique de Dieu, d'une difficulté plus ou moins grande, ou même de l'impossibilité d'utiliser librement ses puissances et de leur faire poser certains actes. Sous cette action, l'âme se trouve, à des degrés divers, comme liée, empêchée devant tout acte auquel la motion mystique ne la pousse pas d'une manière ou d'une autre. Ce phénomène présente quelque chose d'analogue à ce qu'éprouve celui qui est fortement obsédé par une idée : il ressent de la difficulté à penser à autre chose. La ligature peut affecter les puissances de l'âme (mémoire, intelligence, volonté), celles sensibles tant intérieures qu'extérieures, les mouvements, et certaines activités de la vie végétative. Les puissances éprouvent difficulté ou impossibilité de poser certains actes, auxquels la grâce ne les meut point (discourir, imaginer, parler, etc). Mais il n'y a pas ligature par rapport aux actes que promeut la grâce mystique : c'est ainsi que la quiétude mystique peut être à la fois priante et jubilante, prière et manifestation de joie provenant non de l'initiative personnelle, mais de la motion de la grâce. Pour ce qui regarde les rapports de la ligature avec les prières, les considérations volontaires, etc, voir A. Poulain, Des grâces d'oraison, cité infra, ch. 14, n. 12-32, et E. Hernandez, Guiones.., cité infra, ch. 21, n. 10-17. Selon J. Maréchal, ces phénomènes somatiques et fonctionnels sensibles, au regard de la ligature dans les états mystiques, ne diffèrent des phénomènes correspondants, dans les états psychologiques ordinaires d'attention concentrée, que par une différence de plus ou de moins (Études sur la psychologie des mystiques, t. 1, 2e éd., Paris, 1938, p. 221). 846
2. PROCESSUS ET EFFETS DE LA...

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