Auteur : Henri de GENSAC.
 
Tome 9 - Colonne 986
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Titre de l'article : LOMBARD (NICOLAS), jésuite, 1591-1646.
Début de l'article :
— Né à Mézières le 25 février 1591, entré au noviciat des jésuites le 10 août 1608, Nicolas Lombard enseigna la littérature et fut préfet des études à Orléans, puis prédicateur. Il mourut à Paris le 5 mars 1646. Lombard a publié un ouvrage de polémique : Lettres d'Eusèbe à Polémarque sur le livre de Monsieur Arnauld de la Fréquente communion (Paris, 1644). Vingt-trois lettres imaginaires tentent de réfuter les thèses du janséniste sur leur propre terrain ; elles font appel à la doctrine des Pères et des conciles, à la coutume des pasteurs les plus recommandables (Charles Borromée, François de Sales), et dénoncent les sophismes de l'argumentation adverse et leurs conséquences. On sait qu'Arnauld répondit à « Eusèbe » (Œuvres, t. 29, Paris-Lausanne, 1779, p. 95-172 ; voir préface, p. IX-X). La critique moderne se montre sévère à l'égard du polémiste (cf A. de Meyer, Les premières controverses jansénistes en France, 1640-1649, Louvain, 1917, p. 251 svv, 393 svv, 400 ; DTC, t. 8, 1924, col. 461, 472). Lombard a composé plusieurs ouvrages spirituels : La vraye exaltation de la sainte croix ou le glorieux 987 trophée des souffrances chrétiennes (1637). Ce petit volume présente une doctrine sûre, d'un radicalisme parfaitement traditionnel en un pareil sujet. Toutes les formes d'épreuves se trouvent comprises en cette notion de « croix », mais il y a participation à la croix du Christ à proportion seulement des dispositions avec lesquelles on souffre. Une perspective mystique s'ébauche dans quelques paraphrases du Cantique des cantiques (ch. 11). L'estat paisible du chrestien dans la submission de ses volontez à la volonté de Dieu (Paris, 1637) est assez représentatif d'une sorte de volontarisme mystique commun à nombre d'écrivains spirituels du 17e siècle. La réflexion doctrinale vise à justifier l'exercice de la conformité ; pour y parvenir, l'auteur fait fond, avec un certain optimisme, sur les forces de l'homme restaurées par la grâce. Mais il dépasse le point de vue actif et ascétique et traite brièvement du mariage spirituel, de l'extase et du trépas de la volonté qui, au terme de son itinéraire, partage un même Verbe...

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