Auteur : Réginald GRÉGOIRE.
 
Tome 9 - Colonne 1086
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Titre de l'article : LOUP DE FERRIÈRES, bénédictin, † 862.
Début de l'article :
— Né dans la France de l'ouest, vers 805, Loup, dont le nom est souvent précédé du vocable Servatius (Servat, Servais), appartenait à une famille de fonctionnaires. Son père, le bavarois Antelmus, et sa mère Frotildis, d'origine franque, eurent la confiance de la famille impériale ; ses deux frères, Héribold et Abbon, occupèrent successivement le siège épiscopal d'Auxerre. Loup se fit moine à Ferrières-en-Gâtinais, au diocèse de Sens. Vers 828, son abbé, Adalbert, disciple d'Alcuin, l'envoya se former à Fulda, abbaye alors gouvernée par le « praeceptor Germaniae », Raban Maur ; Loup y séjourna jusqu'au milieu de 836. Il y acquit une réputation de lettré qui lui valut des amitiés durables (Éginhard, Godescalc d'Orbais) et l'engagea dans des activités très diverses au service de sa communauté, de l'Église et de la monarchie. Parmi ses disciples, on connaît Héric d'Auxerre. Homme de vaste culture, classique et patristique, ce théologien est un des représentants les plus significatifs de la vie culturelle carolingienne. Il fut scribe et correcteur de manuscrits au scriptorium de son monastère. Il corrigea le texte du commentaire des Nombres de Raban Maur. Alors qu'il n'était encore que diacre, il composa un florilège patristique (Collectaneum) sur les épîtres pauliniennes. En 849, à la demande de Charles le Chauve, il rédigea un Liber de tribus quaestionibus et un Collectaneum de tribus quaestionibus où il traite du libre arbitre, de la prédestination et de l'efficacité rédemptrice du sang du Christ. Il s'y affirme augustinien déclaré et ne craint pas de s'opposer à Raban Maur et à Hincmar de Reims. Cette querelle concerne l'histoire de la théologie et non celle de la spiritualité ; il suffira de citer les noms de ses protagonistes pour apprécier l'importance de Loup : Ratramne de Corbie, Prudence de Troyes, Jean Scot, Amolon de Lyon. Comme homme de loi, Loup prépara une collection des canons du synode de Verneuil (décembre 844) et un corpus des lois barbares. Grâce à la faveur de Charles le Chauve, il devint abbé de Ferrières en 840. Dès lors, il est conseiller de la couronne, participe aux colloques de Thionville (844) et de 1087 Meersen (847), reçoit des missions officielles en...

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