— Né à Gênes vers 1228 (U. Carmarino, cité infra, propose 1226), Jacques de Voragine entra vers 1244 chez les frères prêcheurs de Santa Maria di Castello. Vers 1252, il devint professeur de théologie, puis, vers 1260, prieur 63 du couvent de Gênes. En 1267, il est élu provincial de Lombardie, charge qu'il exerça jusqu'en 1277. Il sera de nouveau provincial de 1281 à 1286. A la mort du maître général Jean de Verceil, il est vicaire de l'ordre et préside à l'élection du successeur, Munio de Zamora (1285). A la fin de son provincialat (1286), on lui propose l'archevêché de Gênes ; il le refuse alors, mais le pape Nicolas IV le lui impose en 1292. Jacques de Voragine se consacre désormais au gouvernement de son diocèse jusqu'à sa mort, le 14 juillet 1298. En raison d'un culte ab immemorabili, Pie VII l'a béatifié en 1816. 1° Jacques de Voragine est surtout connu par sa Legenda aurea, dont le titre authentique est Legenda sanctorum ; elle fut écrite entre 1264 et 1267. La Légende d'or (ou dorée) connaîtra une très large diffusion : elle figure dans plus de cinq cents manuscrits latins et sera très rapidement éditée et traduite (1e éd. latine, Nuremberg ?, 1470). A mesure que l'ouvrage se répand, on tend à l'amplifier. On a reproché à l'auteur son manque de sens critique et historique. Son propos n'est pas de faire une oeuvre scientifique, mais un ouvrage de dévotion de forme artistique. C'est ce qui fait précisément la valeur de la Legenda aurea qui, par l'idéal de sainteté qu'elle présente, est un précieux document pour nous faire connaître l'histoire morale et psychologique de l'époque. On sait que saint Ignace de Loyola lisait l'ouvrage lors de son cheminement vers sa conversion et que les textes de sainte Thérèse d'Avila révèlent qu'elle l'a lu. N. Pellechet relève les éditions du 15e siècle de la Legenda (Revue des bibliothèques, t. 5, 1895, p. 89 svv et 225 svv). — Hain, n. 9968-9991 (Leben der Heiligen = trad. allemandes) ; Copinger, Supplement, t. 2, n. 6380-6522. Bonne éd. latine par Th. Graesse, 3

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