— Né le 25 novembre 1881 à Sotto il Monte (province de Bergame), d'une famille paysanne pauvre et nombreuse, Angelo Roncalli entra au petit séminaire de Bergame en 1893 et reçut les ordres mineurs en 1900 ; il fit ses études théologiques au séminaire romain. Ordonné prêtre le 10 août 1904, il devient le 31 janvier 1905 secrétaire de l'évêque de Bergame, Radini Tedeschi, qui eut sur lui une grande influence. L'entrée en guerre de l'Italie 248 l'arracha à l'apostolat de la jeunesse qui lui avait été confié à la mort de Mgr Radini (22 août 1914). Démobilisé, il reprit son apostolat auprès de la jeunesse étudiante et fut directeur spirituel au séminaire de Bergame. Nommé le 12 mars 1921 président du comité central de la Propagation de la foi, il entre dans les milieux de la curie romaine. Désigné comme visiteur apostolique à Sofia, il est sacré évêque le 19 mars 1925. La carrière diplomatique le mena successivement en Turquie et en Grèce (novembre 1934 à 1944), puis à Paris (1945), où là succession de Valerio Valeri laissait une situation délicate. Cardinal lors du consistoire du 12 janvier 1953, il quitta la nonciature de Paris pour le patriarcat de Venise : l'évêque Roncalli trouvait enfin la charge pastorale qu'il avait toujours désirée et dans laquelle il espérait finir ses jours. Mais le conclave fit de lui, le 28 octobre 1958, le successeur de Pie XII. Il prit le nom de Jean, fut couronné le 4 novembre et entreprit aussitôt une oeuvre d'envergure que personne ne semblait attendre de lui. Il décida la réunion d'un synode du diocèse de Rome, qui s'ouvrit le 24 janvier 1960, et la mise à jour du code de droit canonique. Surtout, il convoqua le second concile du Vatican qui, annoncé le 25 janvier 1959, s'ouvrit le 11 octobre 1962. Jean XXIII n'en vit pas l'aboutissement ; il mourut le 3 juin 1963, après un pontificat d'un peu plus de quatre ans. La vie spirituelle du prêtre, de l'évêque et du pape qu'a été Jean XXIII est comme condensée dans sa devise épiscopale : « Obedientia et pax ». Simple et radicale, elle l'amena progressivement, par une humilité profonde, à une étonnante lucidité et limpidité (cf Journal de l'âme, cité infra, p. 325 et 467). Pendant les années de formation,...

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