— Disciple de Gilbert de la Porrée, probablement à Paris, vers 1141 (cf H.C. Van Elswijk, Gilbert Porreta. Sa vie, son oeuvre, sa pensée, Louvain, 1966, p. 27), on sait peu de chose sur Jean Beleth, sinon qu'il enseigna à Paris et se trouvait attaché à l'église d'Amiens en 1182. Son séjour aux écoles de Chartres avant sa venue à Paris ne semble pas faire de doute ; son nom se trouve parmi les témoins d'une donation de dîmes à Marolles faite en faveur de l'abbaye de Tiron devant l'évêque de Chartres, Geoffroi de Lèves, vers 1135 (cf Cartulaire de Tiron, éd. R. Merlet, t. 1, Paris, 1883, p. 226-227) ; à Paris, il fit la connaissance d'Etienne Langton (DS, t. 4, col. 1495-1502) qui le cite (G. Lacombe, The authenticity of the Summa of Cardinal Stephen Langton, dans New Scholasticism, t. 4, 1930, p. 97-114). De nombreux ouvrages ont été mis par erreur sous son nom à la suite d'attributions fautives faites au 17e siècle. Ni la Gemma animae qui est d'Honorius Augustodunensis (DS, t. 7, col. 729-737), ni le Traité des vices et des vertus qui est du 13e siècle, ni l'Éclaircissement sur quelques passages difficiles de l'Écriture sainte, ni le Traité des Sybilles, ni le Commentaire de Pierre Lombard ne peuvent être retenus. Par contre, la paternité de la Summa de divinis officiis, appelée aussi De ecclesiasticis officiis (PL 202, 9-166), lui revient. D. Van den Eynde (Précisions chronologiques sur quelques ouvrages théologiques du XIIe siècle, dans Antonianum, t. 26, 1951, p. 223-246) a réussi à établir que la Summa fut écrite entre 1160 et 1164. Au 13e siècle, on signale un certain nombre de sermons de Jean Beleth, mais toute tentative d'attribution certaine a échoué. La Summa contient une description nette et précise de la liturgie pratiquée au milieu du 12e siècle, dans un latin qui ne manque pas d'élégance. L'ensemble est de bonne tenue, en dépit de quelques explications puériles ou peu vraisemblables ; elle témoigne d'une...

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