Auteur : Jean-Claude GUY.
 
Tome 8 - Colonne 390
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Titre de l'article : JEAN COLOBOS ou LE PETIT (saint), moine de Scété, † 409 ?
Début de l'article :
— Les apophtegmes de Jean Colobos ne donnent guère de renseignements chronologiques sur sa vie. Même l'épisode de « l'arbre de l'obéissance », ce bois sec, arrosé pendant trois ans, qui reverdit et offre des fruits, ne peut lui être attribué (n. 1, PG 65, 204c) ; il est de Jean de Lycopolis, et Jean Cassien le raconte dans ses Institutions (IV, 24, 2-4, SC 109, p.154-157). C'est seulement dans le panégyrique prononcé par Zacharie, évêque de Saha à la fin du 7e siècle, pour l'anniversaire du saint, que nous glanons quelques traits ; on ne peut d'ailleurs les retenir qu'avec prudence. On peut dater avec une suffisante certitude la mort de Jean Colobos (il avait alors soixante-dix ans) au dimanche 17 octobre 409 (c'est aussi l'avis d'Evelyn White ; Tillemont et F. Nau penchent pour 398). Sa naissance à Bahnesa se placerait ainsi en 339-340, son arrivée au désert de Scété vers 356-357. Il se fait le disciple d'Amoï ou Ammoès, bientôt malade ; Jean le 391 soigne pendant une douzaine d'années. Amoï mort sans doute vers 375, Jean, qui est prêtre, gagne Klysma, au nord de l'Égypte, vers Suez ; il ne reste aujourd'hui que quelques ruines de la laure de Jean le Petit. Des disciples se groupent autour de lui, car sa personnalité est forte, et grande sa réputation de père spirituel. Près d'une cinquantaine d'apophtegmes de Jean Colobos nous sont parvenus (40 dans les Apophthegmata Patrum, PG 65, 204e-220a ; 7 dans J.-C. Guy, Recherches.., p. 23-24 ; en tout ou en partie les cinq apophtegmes attribués à Ammoès, 125c-128b ; de plus, des apophtegmes de Poemen concernent Jean Colobos (n. 46, 74, 101). Zacharie en utilise une bonne partie dans son panégyrique. C'est dans ses apophtegmes que nous recueillons des éléments de la spiritualité de Jean Colobos ; sans doute sont-ils communs à la plupart des Pères du désert, mais ils méritent d'être relevés. Jean, pour trouver Dieu, travaille à repousser les tentations et à vaincre les mouvements et passions charnels (πάθη τῆς σαρϰός, n. 3, 205a), par le jeûne, le travail manuel et la prière ; par la lutte aussi, car « l'âme progresse en combattant » ; il ne cherche pas à être « sans souci » (ἀμέριμνος) ; c'est...

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