Auteur : Suzanne-P. MICHEL.
 
Tome 8 - Colonne 703
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Titre de l'article : JEAN DE SAINT-SAMSON, mystique carme, 1571-1636.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Sources doctrinales. — 3. Doctrine mystique. — 4. Jean et les réformateurs carmes espagnols. — 5. Transmission de l'oeuvre.
1. Vie.
— Fils de Pierre Du Moulin et de Marie d'Aiz, Jean Du Moulin naquit à Sens le 30 décembre 1571 et mourut à Rennes, le 14 septembre 1636. Contée par ses contemporains et admirateurs, sa vie est digne de la Légende dorée. De famille aisée et pieuse, à l'âge de 704 trois ans il devient aveugle accidentellement et perd ses parents à dix ans. Dans la famille d'un oncle maternel, il continue ses études de grammaire et de latin, mais malgré son goût très vif pour les historiens et les poètes, un don remarquable pour la musique lui fait abandonner très jeune tout autre enseignement. Bientôt il cesse de se faire lire les auteurs profanes pour ne réclamer que des livres spirituels et consacre tout son temps à la prière et à la pénitence. Il a vingt-cinq ans (1597) lorsqu'il quitte Sens pour Paris où il demeure quatre ans chez son frère aîné, Jean-Baptiste. Physique agréable, distinction, affabilité, intelligence vive, mémoire étonnante développée par son infirmité, tel le décrivent ses biographes, énumérant aussi ses vertus, douceur, patience, humilité. Il passe de longues heures à l'église, entend les sermons, se fait lire assidûment ses auteurs préférés, joue du luth et remplit les fonctions d'organiste à l'église Saint-Pierre-aux-Boeufs. La mort de son frère, en 1601, l'amène à quitter la paroisse Saint-Eustache pour différents domiciles sur la rive gauche et c'est ainsi qu'après s'être dépouillé de l'héritage paternel, il se trouve fréquenter le grand couvent des carmes de la Place Maubert. Sa piété lui attire une admiration respectueuse et discrète ; l'orgue lui vaudra le premier de ses disciples, Matthieu Pinault † 1651. C'est par l'intermédiaire de celui-ci qu'il sollicite son admission au pauvre couvent de Dol-de-Bretagne, en 1606, où il prend le nom de Jean de Saint-Samson. En 1612, Philippe Thibault (1572-1638), qui travaillait avec succès à la Réforme de Touraine, l'appela à Rennes où il était prieur et fit de lui le maître spirituel de la jeune...

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