Auteur : André RAYEZ.
 
Tome 8 - Colonne 855
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Titre de l'article : JEANNE DE LA NATIVITÉ, Clarisse, 1731-1798.
Début de l'article :
— Jeanne Le Royer, née le 24 janvier 1731, à Baulot, paroisse de la Chapelle-Janson, près Fougères, appartenait à une famille de cultivateurs. Orpheline de bonne heure, dirigée spirituellement par l'abbé Debréget, directeur de la Maison de retraites de Fougères, Jeanne est tout d'abord servante des pensionnaires des clarisses urbanistes de la ville (1752), avant d'y devenir converse (Jeanne de la Nativité, appelée communément soeur de la Nativité, fait profession le 30 mai 1755). Inculte, d'un équilibre psychologique fragile, d'une piété assez exaltée, elle se croit favorisée d'apparitions (démons, anges, saints, le Christ), de révélations et de prophéties. En butte à l'adulation et à la contradiction, elle « dialogue » ses révélations avec les confesseurs de la communauté. Audouin, le premier, finit par brûler les documents. A partir de juin 1790, le dernier, Charles Genêt (Genest) fait confiance à Jeanne. Il relève « le récit détaillé de quarante ou cinquante conversations » (t. 1, p. 59), où il est malaisé de démêler ce qui revient à l'un et à l'autre. Il s'agit d'explications de la doctrine et de la vie chrétiennes, en général assez communes mais parfois fort belles, sur Dieu, le Verbe, l'Église, la présence de Dieu, les sacrements, la tiédeur, l'amour pur. Les prophéties cherchent à montrer dans les événements révolutionnaires l'avènement des derniers temps. Ces récits connurent une grande vogue ; beaucoup de copies manuscrites en circulèrent en Angleterre et en France ; cinq éditions en furent faites de 1817 à 1870. Ils n'ont pourtant qu'un intérêt historique et spirituel médiocre. Le caractère fruste de la « visionnaire » contribuait au succès. Les circonstances du « dialogue » et de sa transcription (menaces révolutionnaires, expulsion du couvent, exil de Genêt en Angleterre de fin 1791 à 1802) ainsi que le flou fréquent des révélations rendaient malaisé tout jugement sur l'authenticité et l'interprétation des prophéties. Par ailleurs, l'annotation de la première édition était critiquable et fut critiquée ; elle n'était pas de C. Genêt. 856 Sans doute peut-on se rallier à l'opinion de l'Ami de la religion : « Cette bonne converse était une fille de beaucoup de vertu… Il ne nous...

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