Auteur : Guy OURY.
 
Tome 8 - Colonne 1275
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Titre de l'article : JOSCELIN DE SOISSONS, évêque, † 1152.
Début de l'article :
— Joscelin de Vierzy (ou Joscelin de Soissons) se trouvait au nombre des maîtres parisiens au temps où Abélard enseignait. Devenu archidiacre de Bourges, puis de Soissons, il fut élevé à l'épiscopat vers 1125 et occupa pendant plus d'un quart de siècle le siège de Soissons. Ami de Louis VI et de Louis VII, Joscelin est l'un des conseillers attitrés de la couronne, avec Suger qu'il avait eu pour élève. Plusieurs lettres de saint Bernard le concernent ou lui sont adressées (n. 222, 223, 225, 227, 263, PL 182) ; en effet, il fut chargé avec lui par Innocent II d'une mission auprès du duc d'Aquitaine, partisan de l'antipape Anaclet. Joscelin participa au concile de Sens de 1140, qui condamna Abélard, puis à ceux de Paris (1147) et de Reims (1148), où 1276 fut examiné l'enseignement de Gilbert de la Porrée. Il intervint activement, mais souleva les protestations des évêques par l'application maladroite qu'il fit de sa théorie sur l'attribution du terme « esse ». V. Cousin publia naguère un De generibus et speciebus qu'il attribuait à Abélard (Ouvrages inédits d'Abélard, Paris, 1836, p. 507-550) ; la doctrine présente un certain nombre d'affinités avec la pensée de Gilbert de la Porrée et il est probable que Joscelin en est l'auteur. On lui doit aussi une Expositio in symbolo et une Expositio de oratione dominica (E. Martène et U. Durand, Veterum scriptorum… amplissima collectio, t. 9, Paris, 1733, col. 1101-1120 ; PL 186, 1479-1488 et 1489-1496), deux courts écrits, résidu de sa prédication, « sicut in ecclesiis soleo praedicare ». Dans le premier, il expose sommairement les vérités de foi : « Lorsque nous buvons à la fontaine, nous apaisons notre soif, même si nous ne buvons pas toute la fontaine » (1479a). Notons l'interprétation du symbolisme des trois jours dans le tombeau : pour détruire en nous les trois espèces de péché, de consentement, d'acte formé et d'habitude (1486a). Le Pater nous a été dicté par la Sagesse divine parlant « non point par un prophète, non point par un apôtre, mais de sa propre bouche » (1479a). Dieu hésitera à se dérober « à ce qui lui est demandé par les paroles qu'il a lui-même enseignées, si le sentiment du coeur...

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