Auteur : Georges BOTTEREAU.
 
Tome 8 - Colonne 1592
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Titre de l'article : JULIEN MAUNOIR (bienheureux), jésuite, 1606-1683.
Début de l'article :
— Né le 1er octobre 1606 à Saint-Georges de Reintembault (Ille-et-Vilaine), de modestes paysans, Julien Maunoir manifesta très tôt sa piété et son ascendant naturel sur ses camarades. De 14 à 19 ans, il reçut des jésuites du collège de Rennes une solide formation humaine et religieuse. Il y fit partie du milieu fervent de la congrégation mariale. Admis au noviciat de Paris, en 1625, il rédigea avant d'en sortir son idéal : De la perfection. De façon paradoxale, mais très juste, son premier biographe, A. Boschet, fit de ces pages la conclusion de l'ouvrage sur « le parfait missionnaire » (p. 438-459) : le programme de générosité sereine et de bonté ardente a été tenu. Il a inspiré plus d'un jésuite, par exemple Nicolas de Beauregard (1733-1804). Le voeu de tendre à la perfection, chez Maunoir, c'est la simple expression de son idée de Dieu, de son amour de Dieu et du prochain. Contenter Dieu, chercher le vrai bien de tous, telle sera sa perfection, basée sur l'humilité de la créature et sur une foi sans limite dans la grâce de 1593 Dieu. Aucune hésitation, aucun repliement, mais un projet lumineux, à la veille des voeux perpétuels. Il avait eu pour maître des novices un homme d'une intelligence exceptionnelle et d'une sainteté authentique, Guy Le Meneust † 1646 (É. de Guilhermy, Ménologe de la Compagnie de Jésus, France, t. 2, Paris, 1892, p. 642-644). Dans le désir de servir les plus déshérités, Maunoir demanda les dures missions du Canada, mais les instances d'un fervent disciple de Michel Le Nobletz (1577-1632), le jésuite Pierre Bernard, l'orientèrent vers les missions populaires de basse Bretagne. Entré dans ce milieu ignorant et superstitieux, ivrogne et violent, mais foncièrement généreux et encore chrétien au fond, il en pénétra la langue et la sensibilité, manifestant un sens extraordinaire de la pédagogie pastorale. Par les catéchismes dialogués, les grandes images coloriées et « énigmatiques », héritées de Le Nobletz, les longs cantiques d'enseignement et de prière, les tableaux vivants de la procession finale, il sut faire du mois de mission un renouvellement total et durable de toute une population, tant les pratiques instituées ou restaurées étaient solidement appuyées sur une doctrine mémorisée et une foi judicieusement traduite en...

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