Auteur : Johannes WESTPFAHL.
 
Tome 8 - Colonne 1648
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Titre de l'article : JUTTA DE SANGERHAUSEN (bienheureuse), vers 1210-1260.
Début de l'article :
— Deux aspects frappent dans la vie de Jutta, le culte du Coeur de Jésus et la connaissance qui la liait à sainte Mechtilde de Magdebourg (vers 1200-1282 ou 1294) ; on peut conclure de divers indices que toutes deux sont nées près de Helfta (diocèse d'Halberstadt), vers la même époque. Elles peuvent avoir été ensemble à l'école du couvent de Helfta. Jutta épousa un seigneur de Sangerhausen, ville distante de Helfta de vingt kilomètres, et mena avec lui une vie chrétienne et heureuse. Lors d'un pèlerinage à Jérusalem, son mari y mourut. Lorsque Jutta l'apprit, elle décida de vivre pour Dieu, ses enfants et les bonnes oeuvres ; elle s'adonna à la méditation de la souffrance du Christ. Devenus adultes, ses enfants choisirent la vie religieuse et Jutta les conduisit elle-même aux couvents qu'ils avaient choisis ; puis elle distribua ses biens à des fondations charitables. Ceci fait, elle commença à vivre en mendiante à Sangerhausen, ce qui lui valut d'abord bien des blâmes ; lorsqu'on en vint à la louer, elle quitta la ville pour pérégriner. Elle découvrit bientôt la misère des lépreux et ne s'occupa plus que d'eux. Le Seigneur se manifesta à elle et la laissa reposer la tête sur son coeur et boire à la blessure de son côté. Après un nombre d'années indéterminé de cette vie pénitente et charitable, elle se sentit appelée en 1256 à une vie plus contemplative et gagna la région de Kulm (Prusse occidentale) où l'ordre teutonique était installé depuis 1231. Il est possible que Jutta ait rapidement fait connaissance du dominicain Heidenrich, évêque de Kulm (DS, t. 5, col. 1510), que ce dernier l'ait envoyé au franciscain Jean Lobedau à Thorn, et celui-ci au chapitre de la cathédrale de Kulmsee. En tout cas, en juin 1256, elle rencontre Jean Lobedau, puis elle installe son ermitage dans la forêt non loin de Kulmsee. Elle consacre son temps à la prière pour la conversion du peuple prussien ; ses visiteurs ont noté ses abondantes larmes, le sang qui parfois coulait de ses yeux, son visage illuminé et des lévitations. Vers le même temps, Mechtilde écrivit dans son livre : « Le Seigneur m'a dit : J'ai envoyé aux païens soeur Jutta de Sangerhausen avec sa prière et son saint idéal ». L'ermite venait en ville assister à l'office ; Jean Lobedau la visitait plusieurs fois l'an ; quand plus...

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