Auteur : Jacques HOURLIER.
 
Tome 11 - Colonne 608
Acheter l'article complet
5 €
Titre de l'article : ODILON (SAINT), abbé de Cluny, 961-1049.
Début de l'article :
— 1. L'abbé. — 2. Le spirituel.
1. L'abbé.
— Odilon est l'un des derniers enfants d'une noble et nombreuse famille d'Auvergne qui prendra, plus tard, le nom de Mercoeur. Né en 961/962, il est offert à Dieu à la collégiale Saint-Julien de Brioude ; il la quitte, à l'âge de vingt-neuf ans, pour entrer à Cluny. Saint Mayeul le prend comme coadjuteur en mai 993 ; Odilon devient abbé 609 de Cluny le 11 mai 994. Il le restera cinquante-quatre ans, jusqu'à la nuit du 31 décembre au 1er janvier 1049, où il s'éteindra en son prieuré de Souvigny. La courbe de ce long abbatiat est faite d'une alternance de difficultés et de succès, tendant sans cesse au développement de l'ordre de Cluny et à son rayonnement sur la Chrétienté. Petit, maigre, nerveux, le regard fulgurant, Odilon offre l'exemple d'une énergie indomptable, pliant le corps à une rude discipline, à une endurance peu commune, à la continuité dans l'effort. Il est un entraîneur d'hommes, sévère à l'occasion, mais plus habituellement aimable, bon, compatissant. Sensible, il a les larmes faciles, comme plusieurs de ses contemporains, ce qui ne l'empêche pas d'être foncièrement gai, de pratiquer une spiritualité de la joie. Cette forte volonté garde le sens du possible, usant de temporisation et d'accommodements : Odilon se montre pratique, même en ses sermons. Sa clairvoyance sait juger des événements politiques. On a loué, de son temps, son humilité, sa pureté, sa bonté surtout. Il attirait les amitiés, et elles furent nombreuses, à tous les échelons de la société. Il savait pardonner injures ou fautes, au point d'avoir été accusé d'exagération coupable, à quoi il répondait : « J'aime mieux être jugé miséricordieusement à cause de ma miséricorde, que d'être cruellement damné à cause de ma cruauté » (Jotsaud, Vita I, 8, PL 142, 903c). Sa tendresse à l'égard des pauvres était célèbre : il a soulagé des milliers de misères, soit par l'aumône quotidienne, soit par la vente des trésors du monastère en temps de famine ; à beaucoup, par les chantiers des monastères et le développement de la prospérité économique, il a fourni les moyens de subsistance ; à certains...

[...]



Cet extrait est constitué d'environ 1 page et l'article complet contient 11 pages.