Auteur : Jean LONGÈRE.
 
Tome 11 - Colonne 618
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Titre de l'article : ODON DE CHERITON, † vers 1246.
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres.
1. VIE.
— Appelé parfois Odon de Shirton ou de Chichester, confondu aussi avec Eudes de Châteauroux, on a fait de lui un prémontré, un chancelier de l'Université de Paris, plus souvent un cistercien. Une approche plus sûre de l'homme et de ses oeuvres est aujourd'hui possible grâce à l'étude des sources réalisées par A. C. Friend, Master Odo of Cheriton, dans Speculum, t. 23, 1948, p. 641-658. Odon de Cheriton est né dans le Kent vers 1180. Aîné d'une famille venue de Normandie après la conquête, il eut six frères et soeurs. Son père accompagna Richard Coeur de Lion à la troisième croisade (1190) ; à son retour, vers 1194, il occupa à plusieurs reprises d'importantes fonctions politiques ou judiciaires à la cour d'Angleterre. Odon de Cheriton fut étudiant à Paris (cf. C. E. du Boulay, Historia Universitatis Parisiensis, t. 2, Paris, 1665, p. 758). Il a pu être l'élève de Prévostin de Crémone † 1210 dont il cite traités et sermons, et de Pierre de Capoue, auteur de l'Ars concionandi rédigé après 1219, auquel il empruntera. Il dit avoir rencontré Robert de Courson † 1218 et Olivier de Cologne, futur cardinal, évêque de Sainte-Sabine † 1227. Il fut en relation avec l'abbaye de Bomport près de Louviers, fondée par Richard Coeur de Lion en 1190, dont les moines cisterciens venaient du Val-Notre-Dame (Paris). Odon leur laissa une copie glosée des évangiles selon Luc et Jean (aujourd'hui Paris, BN lat. 295). Ce commentaire, peut-être écrit de sa main, dépend d'auteurs comme Pierre le Chantre, Prévostin de Crémone, Étienne Langton ; Odon l'a souvent réutilisé dans ses sermons. Il ne semble pas qu'il ait été lui-même cistercien. Souvent critique à l'égard des moines blancs, il paraît plus favorable aux frères prêcheurs auxquels fait allusion un sermon du recueil de 1219. A partir de 1220, Odon vit le plus souvent en Angleterre dans la propriété familiale de Cheriton. Il voyage aussi en France et en Espagne. A la mort de son père vers 1232-1233, il hérite d'une fortune considérable dont il conserve une partie jusqu'à sa propre fin, vers 1246, où son frère Valéran est déclaré son héritier. Il est...

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