— Née à Mantoue le 17 janvier 1449, fille de Nicola Andreasi et d'Agnese Gonzagua, qui appartenaient à la classe influente de la ville et du duché de Mantoue, Osanna entra à l'âge de quinze ans dans l'Ordre de la pénitence de Saint-Dominique, ce qui ne l'empêcha pas de demeurer en relations constantes avec la cour ducale des Gonzague et d'exercer à plusieurs reprises des responsabilités publiques. Cette position lui permit de déployer son activité charitable en faveur des pauvres, tout en se signalant par sa vie de prière et de mortification, et aussi par ses miracles. Elle mourut à Mantoue le 18 juin 1505. L'année même de sa mort, l'un de ses derniers confesseurs, le dominicain Francesco Silvestri (Silvestre de Ferrare, futur maître général de l'Ordre, † 1528), rédigea et publia sa biographie ; deux ans plus tard, Jérôme de Mantoue † 1515, moine olivétain, « fils spirituel » d'Osanna, publia à son tour une vie d'Osanna, avec une série de colloquia spiritualia qu'il eut avec sa mère spirituelle et 43 de ses lettres. La vie rédigée par Silvestri, divisée en six livres, donne une large place aux aspects merveilleux de l'existence d'Osanna : ses rapts, visions, stigmates (livres 2-3), ses intercessions et leurs effets bienfaisants (livre 4), son don de clairvoyance (livre 5) et ses miracles (livre 6). Une telle abondance de faits extraordinaires appelle une étude critique. Quant aux entretiens d'Osanna avec Jérôme et aux lettres, on y perçoit mieux la vie spirituelle de la bienheureuse. Son expérience est marquée par la mystique eucharistique (AS, p. 737f) et surtout celle de la Passion (p. 738b, 739c, 740a, 745f, 749f, 759f, 777e-778) ; elle est lavée par le Sang du Christ (lettre 36, p. 796) ; elle est attirée par le côté ouvert du Christ (p. 763c ; lettres 2 et 41, p. 782 et 797). Par Jésus, elle entre dans l'union au Père (p. 742, 748d, 775c ; lettre 14, p. 787), qui se l'unit à lui comme épouse (lettre 6, p. 784). La vision intellectuelle qu'elle reçoit de l'essence divine est perçue dans le Verbe (p. 759cf). Osanna donne aussi un enseignement, en somme classique, sur la différence entre prière imaginative et prière « abstraite » (p. 760f), sur l'importance de la ferveur du désir pour obtenir le goût spirituel (lettres 9 et 15-16, p. 785 et...

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