Auteur : Roger PIERRET, O. S. B.
 
Tome 2 - Colonne 136
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Titre de l'article : CARÊME (SPIRITUALITÉ DU).
Début de l'article :
— 1. Histoire. — 2. Doctrine.
I. — HISTOIRE.
1. — ORIGINE.
— A la suite de saint Jérôme et de saint Léon, certains auteurs attribuent au carême une origine apostolique ; d'autres nient qu'il ait existé avant le IVe siècle. De fait, jusqu'au lendemain des persécutions, il n'est question nulle part d'une période d'ascèse antépascale analogue à notre carême ; par contre, on jeûne rigoureusement pendant une partie au moins de la semaine sainte. Il s'agit donc de savoir s'il y a relation de dépendance ou non entre ces deux institutions. À priori, on pourrait admettre sans difficulté cette relation. Seulement, en fait, aucun texte ne la laisse supposer ; et, de plus, ces deux observances paraissent relever de préoccupations bien différentes. Le jeûne primitif de la semaine sainte était, si possible, ininterrompu, et on s'y livrait pour accomplir la parole du divin Maître : « Des jours viendront où 137 l'Époux sera enlevé à ses disciples, et alors ils jeûneront » (Luc, 5, 35). C'est ce qui ressort clairement des affirmations de Tertullien, comme aussi de la discipline en usage dans les communautés chrétiennes. Dans les Églises issues de la gentilité, on jeûnait au moins pendant les quarante heures commémoratives de la disparition du Sauveur, c'est-à-dire du vendredi soir au dimanche matin ; ceux qui le pouvaient ne prenaient rien dès le vendredi matin ou, mieux encore, dès le jeudi soir après la synaxe et la communion jusqu'à la communion du matin de Pâques. Dans les Églises d'origine judéo-chrétienne, on commençait à jeûner — quoique sous une forme moins rigoureuse — dès le lundi, parce qu'on regardait ce jour comme le point de départ du complot des pharisiens pour faire mourir Jésus, donc comme le commencement de la disparition de l'Epoux, et parce que la coutume juive enjoignait aux Hébreux de se nourrir pendant sept jours du « pain de l'affliction » au temps de la Pâque. Ainsi le jeûne primitif de la semaine sainte nous apparait-il en définitive comme un jeûne de compassion et de deuil pour la disparition de l'Époux ; ce n'est pas un jeûne préparatoire à la...

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