Auteur : Johannes BRENNINGER, O. Carm.
 
Tome 2 - Colonne 821
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Titre de l'article : CHÉRON (JEAN), carme chaussé français de la province de Gascogne, 1596-1673.
Début de l'article :
— Né à Bordeaux au début de février 1596, Jean Chéron entra dans l'ordre en 1611 et mourut dans sa ville natale le 21 février 1673. Il fit de bonnes études et occupa de bonne heure et à plusieurs reprises les plus hautes charges de sa province ; il fut pendant vingt ans docteur-régent (regius antecessor) dans l'Université de Bordeaux. En 1648, au retour du Chapitre général tenu à Rome, il tomba aux mains de pirates, passa deux ans en captivité à Tunis et dut payer une rançon. Après son retour de captivité, il s'éleva entre Chéron et la province de Gascogne une longue dispute sur son droit d'être réintégré dans sa charge de provincial, dispute qui ne se termina qu'en 1656. Dès 1629 et surtout en 1633, il avait travaillé à introduire dans sa province la réforme commencée à Rennes en 1604. Ses supérieurs le consultaient volontiers, en particulier dans les questions de droit. Contre Jean de Launoy, il défendit le scapulaire du Carmel, Privilegiati scapularis et visionis sancti Simonis Stockii vindiciae, Burdigalae, 1642 : une discussion s'est élevée récemment sur la valeur historique du principal document sur lequel il s'appuie. Parmi ses autres écrits, fort important pour la théologie spirituelle est son Examen de la théologie mystique, qui fait voir la différence des lumières divines de celles qui ne le sont pas, et du vray, assuré et catholique chemin de la perfection de celuy qui est parsemé de dangers et infecté d'illusions, et qui montre qu'il n'est pas convenable de donner aux affections, passions, délectations et gousts spirituels, la conduite de l'âme, l'ostant à la raison et à la doctrine, Paris, 1657, 2e éd. en 1664 ; le titre marque suffisamment le dessein de l'auteur. L'ouvrage évidemment, à 822 l'époque du quiétisme et de l'hypermysticisme, était bien fait pour mettre en garde contre les excès et les illusions. Ses règles pratiques pour le choix du directeur et pour les rapports du directeur avec ses dirigés (en particulier les femmes) sont aujourd'hui encore dignes d'attention. Chéron admet bien la possibilité de grâces mystiques, mais il les range parmi les voies tout à fait extraordinaires de la perfection. Dans la pratique, il va jusqu'à exclure la mystique. Il blâme, à tort et très vivement,...

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