Auteur : Raymond MARCEL.
 
Tome 5 - Colonne 295
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Titre de l'article : FICIN (MARSILE), 1433-1499
Début de l'article :
— 1. Vie. — 2. Œuvres. — 3. Doctrine.
1. Vie.
— Marsile Ficin est né à Fighline, à quelques lieues de Florence, le 19 octobre 1433. Fils aîné d'un médecin auquel son talent et sa culture valurent bientôt de devenir le médecin de la noblesse florentine et en particulier de Cosme de Médicis, Marsile, que son père destinait à la médecine, entra de bonne heure dans un des nombreux collèges de Florence, où, sous l'autorité de l'évêque, riches et pauvres se préparaient au sacerdoce ou aux carrières libérales, en franchissant les étapes du trivium et du quadrivium. En marge de ce programme, on s'enthousiasmait pour une tout autre culture. Séduit de bonne heure par les platoniciens latins, Ficin ne tarda pas à s'initier à la doctrine de Platon en lisant les quelques rares Dialogues traduits en latin. Conquis par la lecture du Timée et du Phédon, il composa dès 1456 296 des Institutions platonicae, aujourd'hui perdues. Ce fut un échec, dont les conséquences se révélèrent par la suite déterminantes pour son orientation. Avant de livrer cet essai au public, Ficin s'était fait un devoir de le présenter à son bienfaiteur Cosme de Médicis qui, depuis sa rencontre avec Gémiste Pléthon au concile de Florence, avait rêvé de faire revivre dans cette ville l'académie platonicienne et qui pour ce faire avait peut-être déjà pensé au jeune Marsile. L'ouvrage lui parut superficiel et d'accord avec Cristoforo Landino (1424-1498), leur ami commun, il fit comprendre à Ficin que dorénavant, pour parler de Platon, il ne fallait pas se contenter d'interpréter ce qu'en avaient dit les auteurs latins mais se référer directement aux Dialogues, puisqu'enfin on les possédait. Par ailleurs, l'archevêque de Florence, Antonin, s'inquiétait chaque jour davantage des dangers que cette « résurrection des anciens » pouvait faire courir à la religion. Il décida donc d'intervenir et Ficin devait avouer plus tard qu'« il devait à la prévoyance de ce saint évêque de n'avoir pas été entraîné aux plus déplorables hérésies par la lecture de Platon, à qui dès son enfance il avait voué un amour unique » (propos de Zanobi...

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