Auteur : Éphrem BOULARAND.
 
Tome 2 - Colonne 2463
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Titre de l'article : CRAINTE.
Début de l'article :
— Nous avons à étudier la crainte de Dieu : sa nature, son rapport à la charité, son rôle dans la vie chrétienne. Question complexe. Dans l'Écriture, en effet, les éléments de cette crainte sacrée apparaissent nombreux, sinon contraires. Et sa place dans la religion semble diminuer de l'Ancien Testament au Nouveau, si bien que les deux Lois ont l'air de s'opposer comme celle de la crainte et celle de l'amour. On doit même se demander, devant les affirmations de saint Paul et de saint Jean, si l'Esprit d'adoption ne chasse pas toute crainte du coeur des enfants de Dieu, par la liberté et la confiance qu'il leur donne dans le Christ Jésus. A supposer qu'ici-bas il ne l'élimine jamais entièrement, ne change-t-il pas son objet, au point d'en faire une simple expression de la charité ? Dès lors, quelle valeur morale attribuer et quel rôle laisser à la crainte des peines ? Disons-la bonne et utile. Faut-il l'estimer également nécessaire à toutes les âmes ? Et si son influence demeure variable, comment comprendre ce don de crainte de Dieu qui augmente toujours en nous avec la grâce du Saint-Esprit ? Telle est la donnée du problème. On ne peut le résoudre qu'à la lumière de la Révélation divine, d'après l'enseignement du magistère et l'expérience des saints. I. La crainte de Dieu dans l'Ancien Testament. — II. La crainte de Dieu dans le Nouveau Testament. — III. Rôle de la crainte dans la vie chrétienne d'après les Pères Grecs. — IV. La crainte servile et la crainte filiale dans saint Augustin. — V. La doctrine catholique de la crainte. — 1. Crainte et contrition. —2. Crainte et progrès spirituel. — 3. Crainte et perfection.
I. — LA CRAINTE DE DIEU DANS L'ANCIEN TESTAMENT
1. — Sa prédominance.
— Saint Augustin résume en deux mots la différence des deux Testaments, la crainte et l'amour : « Nam haec est brevissima et apertissima differentia duorum Testamentorum, timor et amor » (Contra Adimantum Manichaei discipulum, 17, 2, PL 42, 159). Et les théologiens du moyen âge, déjà impressionnés par le tonnerre du Sinaï et les menaces des prophètes, mais...

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