— L'enfer ne sera envisagé que du point de vue de la théologie spirituelle. Sans anticiper sur les définitions et les discussions qui seront proposées et exposées en leur lieu de cette notion délicate, il est clair que la théologie spirituelle s'occupe de la perfection chrétienne et des voies qui y conduisent. Mais toute la révélation chrétienne est une doctrine de salut, donc de perfection, puisque le salut se consomme dans la sainteté parfaite, en Dieu. C'est dire que tous les dogmes intéressent la théologie spirituelle, sous un éclairage particulier, qui leur donne une importance relative différente. Cet éclairage est celui de Dieu comme Fin dernière visée, poursuivie activement et peu à peu possédée. Éclairage par conséquent qui, tout en venant d'en Haut, — ce ne serait pas sans cela de la théologie —, jaillit du coeur de l'homme pour éclairer sa route. Éclairage d'une science pratique. 1. Comment apparaît le dogme de l'enfer dans cet éclairage ? — 2. Quel rôle est-il appelé à jouer dans le progrès spirituel ?

1. LE DOGME DE L'ENFER EN THÉOLOGIE SPIRITUELLE

C'est Dieu qui instruit l'homme des voies de la perfection, par l'Écriture d'abord, par l'enseignement de l'Église interprétant l'Écriture ensuite. Examiner la manière dont le dogme de l'enfer est proposé à notre foi, c'est se préparer à mieux comprendre la place qu'il doit tenir dans la vie spirituelle.

1° Le message évangélique.

— Il est certain que l'enfer, l'acerbité de ses peines, sa perpétuité, nous sont enseignés par le Christ lui-même et ses apôtres (cf C. Spicq, La révélation de l'enfer dans la sainte Écriture, dans L'Enfer, Paris, 1950, p. 91-143). Ce qui nous intéresse c'est de savoir comment il nous est présenté. Un examen attentif des textes principaux concernant cette vérité de notre foi montre qu'elle est toujours enseignée comme la contrepartie et la face négative du mystère de la rédemption. L'Évangile est la bonne nouvelle du salut : Mais c'est à ceux qui étaient perdus que le salut est annoncé : « Quand vous étiez esclaves du péché vous étiez libres à...

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