Auteur : Louis COGNET.
 
Tome 4 - Colonne 1233
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Titre de l'article : ESPRIT.
Début de l'article :
— Le mot esprit est d'usage constant chez la plupart des auteurs spirituels français du 17e siècle ; il s'agit d'un terme si familier qu'on ne songe presque jamais à le définir. Pourtant un examen un peu plus approfondi découvre sans peine que cette apparente simplicité dissimule une réalité complexe. Le sens du mot esprit varie d'un auteur à l'autre, considérablement parfois, et ces différences mettent en cause tout un substrat religieux qu'il faut préciser. D'autre part, à l'intérieur même d'une seule oeuvre, le terme revêt souvent plusieurs acceptions. Elles ne sont pas toutes également caractéristiques. C'est ainsi, par exemple, que tout le monde s'accorde sur un certain sens intellectualiste courant, d'après lequel l'esprit est l'organe et le lieu de la pensée. Mais d'autres sens, plus originaux, ne sont point pour autant exclusifs les uns des autres et peuvent se rencontrer simultanément dans le même ouvrage. A cet égard, la comparaison entre les textes latins et leurs traductions françaises est significative : animus, spiritus, mens, ingenium, peuvent, suivant les cas, être rendus par esprit, et les traités philosophiques posent, sur ce point, des problèmes particulièrement ardus. Sans sortir du domaine de la littérature pieuse, il ne saurait être question de dresser un inventaire complet, mais simplement de jalonner, par quelques exemples suffisamment nets, les diverses lignes caractéristiques suivant lesquelles s'y est développée l'histoire du mot esprit. — 1. Le sens ontologique. — 2. Le sens vital.
1. Le sens ontologique.
— Dans une première perspective, l'accent est mis sur l'aspect ontologique du terme, sur le caractère immatériel, incorporel de l'esprit ; en ce sens, il tend souvent à se confondre avec l'âme. Cependant, comme nous le verrons, certains auteurs prennent soin de distinguer âme et esprit ; malheureusement, il n'est point toujours facile de discerner d'une manière claire quelles sont les vues anthropologiques auxquelles ils se réfèrent. Les écrivains de cette tendance se rapprochent tous plus ou moins de la thèse fondamentale chère aux mystiques rhéno-flamands, aux...

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